L’Europe maltraitée –Les économistes atterrés
16 Novembre 2012 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
Publié en juin 2012, ce petit opuscule entendait combattre le passage en force de la fameuse règle d’or européenne, consistant à maintenir à perpétuité des budgets équilibrés. Une stupidité au regard des centaines d’économistes signataires de la Charte des économistes atterrés, qui interdira par exemple le moindre investissement stratégique, doublé d’un scandale, car radicalisant les principes néo-libéraux qui nous ont pourtant conduit à la faillite. Un Pacte qui, en outre, ne contient pas une ligne sur le comportement des milieux de la Finance, pas un mot sur l'incongruité d’une Banque Centrale Européenne à qui l’on interdit de financer directement les déficits publics. Rappelons que ces déficits sont financés sur les marchés privés, lesquels ne font que nous prêter l’argent que la BCE leur a nanti (le nôtre donc), à des taux inférieurs à 1% tandis que ces mêmes banques privées nous re-prêtent notre argent à des taux oscillant entre 3,5% et 10% !
Rien, toujours, dans ce pacte, sur l’accroissement des inégalités sociales, chômage, précarité, etc., rien sur les cadeaux fiscaux qui ont gonflé les niches et vidé les caisses publiques, rien sur les paradis fiscaux qu’on nous avait promis de combattre, rien sur les transitions écologiques nécessitant de très forts investissements communautaires, rien : c’est-à-dire une cécité volontaire révoltante.
L’analyse de nos économistes ne s’arrêtent pas là. Décryptant les éléments de langage complaisamment relayés par une presse servile, ils répondent clairement aux questions qui ont soit-disant légitimées ce Pacte : le manque de discipline budgétaire est-il réellement à l’origine de nos difficultés ? Les Etats européens laissent-ils filer leur déficit pour financer un modèle social obsolète ? Mais… observent-ils : avant 2008, c’est-à-dire avant la crise financière, la Dette Publique n’augmentait plus en Europe !
Ce Pacte, au fond, inscrivant dans les Constitutions sa règle intangible, n’est rien moins qu’une attaque en règle des fondements de la Démocratie en Europe, restreignant de fait comme une peau de chagrin les espaces de délibération, marginalisant les Peuples pour leur soustraire leur souveraineté et confisquer le pouvoir politique, sous couvert d’expertise économique, entre les mains de techniciens issus pour la plupart de la Finance privée…
Que faire face à une telle résolution coercitive ? Douze propositions sont exposées, connues de longues dates, depuis la restitution à la BCE de son rôle à la renégociation des taux éhontés pratiqués par les banques privées sur nombre de pays européens. Douze propositions qui commencent de rencontrer un écho certain y compris dans les rangs des libéraux eux-mêmes, Habermas, naguère partisan du Traité Constitutionnel, dénonçant enfin cette marche forcée de l’UE dans la voie post-démocratique au terme de laquelle, c’est tout simplement la Démocratie qu’elle aura enterrée.
L’Europe maltraitée, Les économistes atterrés, éd. les Liens qui Libèrent, juin 2012, 142 pages, 8 euros, isbn : 9781020900005.
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