"L'Histoire, c'est la dimension du sens que nous sommes" (Marc Bloch) -du sens que nous voulons être, et c'est à travailler à explorer et fonder ce sens que ce blog aspire.
jJ : « Vous avez déjà aimé quelqu'un à la folie ?...»
C.M. : Oui bien sûr, c’est ce qui me tient debout. Toute ma vie n’est guidée que par ça. Et c’est une œuvre d’art.
jJ : Comment les choses se sont-elles passées : ce rôle, pourquoi ?
C.M. : Il a été écrit pour moi. Je ne pouvais que me sentir proche de ce personnage. Lou est une partie de moi. Il suffit juste que j’aille prendre par la main l’enfant que j’étais et qui n’est jamais très loin dans ma quête d’absolu. C’est un personnage entier et radical. Je suis entière et radicale.
jJ : On a mis du temps à chasser le public de la scène, puis à asseoir le parterre, enfin à le faire taire... Pourquoi vouloir l'y remettre ?
C.M. : Alors notre intention n’était pas de «secouer» le public. La porosité entre la scène et la salle, est une manière d’investir chacun. Il nous semblait intéressant que le public puisse sentir les personnages respirer, transpirer, perdre pied. On raconte trois solitudes certes mais ça raconte aussi la solitude de chacun. Ces âmes à la dérive qui nous font habituellement baisser les yeux quand on les voit dans la rue, rentrent dans l’intime de chacun. Et puis chacun vit ses drames, la vie est parfois un rouleau compresseur, mais on forme tous un même Monde, on se croise, on se frôle, chacun avec son bagage émotionnel et son histoire, mais on peut faire des choses ensemble. En somme, c’est pour moi un spectacle fraternel. Et partager la scène avec ces spectateurs complices est une mise en abîme de cette idée de fraternité. On peut faire des choses ensemble, des petites choses, qui sont belles et ça donne du sens à une vie. En tout cas ça donne du sens à la mienne.