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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 09:35

peterbrook.jpgTémoin du parcours de Brook, Georges Banu nous livre un récit vibrant, plus sensible qu’intellectuel, sa vision de l’homme et de son œuvre dans le cadre du théâtre des Bouffes du Nord. L’ouvrage est composé de courts chapitres distribuant les catégories les plus pertinentes du travail de Brook : disparition, permanence, verticalité, etc. Des "phrases rayonnantes" au "théâtre du vide", le lecteur coutumier du metteur en scène trouve de quoi satisfaire sa curiosité, et le lecteur non familier de Brook en découvre la singularité, exprimée dans une langue claire. Une clarté qui tient sans doute au recul depuis lequel les techniques et les partis pris de ce théâtre peuvent désormais s’appréhender. Recul qui, toutefois, ouvre aujourd’hui à la compréhension des limites de ce travail. Des limites que l’on peut pointer dans le témoignage même de Banu, en particulier en ce qui concerne les Bouffes du Nord. Il est frappant en effet, de découvrir combien son discours est "daté", à leur propos. Pour Banu, cette architecture, pourtant savamment scénographiée par Brook, figure un lieu impur (au théâtre), structuré autour du vide. Or cette esthétique de la ruine ne nous apparaît-elle pas aujourd’hui comme, au contraire, surchargée de signes trop explicites ? Brook y a-t-il vraiment éviter le culte du monument ? Prenons aussi ses conceptions sur le travail de l’acteur. En tentant de lui substituer un modèle existentiel s’enracinant dans la vie de l’acteur, a-t-il réellement réussi à contrer la construction occidentale de la composition artistique "virtuose" du personnage ? --joël jégouzo--.

 

 

Peter Brook, de Timon d’Athènes à Hamlet de Georges Banu, Flammarion, septembre 2001, 338p., ISBN : 2082100537

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