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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 06:03

uburoi.jpgFaire et défaire le roi, tels auront été les battements de l’invention démocratique à la française. Faire et défaire le roi. Car nous savions que la politique était empreinte de malhonnêteté. De duplicité. Que cette duplicité lui était consubstantielle. Nous savions que le Pouvoir était de l’ordre de l’enfant-roi devenu un faux adulte. Voyez Nicolas, écoutez-le, regardez-le : enfant-roi accroché à ses désirs, qui ne se rend même plus compte que seule sa toute puissance momentanée (disposer du pouvoir) permet de le conserver comme être du désir. Petite machine précaire. Limitée. Dont la trahison est le vrai moteur, dont la trahison est l’inconscient même.

Faire et défaire le Roi. Pour rompre avec la duplicité de la philosophie politique telle que nous l’avons héritée de Hobbes, où l’unité se faisait sous le couvert de l’illusion et de la nécessité.

Mais il est temps, peut-être, de passer à une autre adresse. D’en finir avec cet assujettissement aux discours de domination au sein desquels, dans le pacte qui nous était proposé, la hauteur était la bassesse. Bassesse du renoncement. Comme de parvenir à nous faire accepter l’idée que pour donner de la profondeur morale à la machinerie politique, il fallait commencer par déposer beaucoup et se désister au profit d’un tiers tout-puissant ! Celle de parvenir à nous faire accepter l’idée de la main invisible façonnant le Marché. Celle de parvenir à nous faire croire que ce modèle produisait de l’être commun.

Il faut préférer l’illusion lyrique de la révolte au réalisme politique du renoncement.

Et de la même façon, cesser de croire que le savoir peut occuper la position du Maître dans les démocraties modernes.

Le lieu de la souveraineté ne peut être occupé. Le Prince n’est pas le Pouvoir. Le Marché n’est pas le Pouvoir. Le lieu de la volonté générale doit toujours resté vacant. De cette vacance du Peuple, hoï polloï que l’on ne peut envisager que comme un lieu d’errance et non identitairement clos.

Il faut donc cesser de croire aux vertus apaisantes du théâtre politique, voire même à cette catharsis selon laquelle la démocratie serait une conjuration symbolique du totalitarisme –qui ne fait que nous livrer à la tyrannie de l’enfant-roi. --joël jégouzo--.

 

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