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La Dimension du sens que nous sommes

Face à une République introuvable, nous ne sommes plus gouvernables

20 Mars 2017 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #Politique

«Nous» : les français. Presque tous les français et non plus seulement ceux de la France insoumise ou ceux de Nuit Debout. Par dizaines de millions, à l’exception de cette frange minoritaire qui ne veut pas rompre avec une Vème République consternante. Nous ne sommes plus gouvernables, parce que le jeu politique de cette Vème est arrivé en bout de course. Tout le monde le sait. Bien qu’ils soient nombreux, parmi nos élus, à tenter de nous faire croire qu’un simple dépoussiérage la sauverait. Pour sauver leur peau, n’en doutons pas, et celle d’une poignée de nantis. En pariant par exemple sur l’apathie de foules tenues en laisse par cet outil de domination qui jusque-là a fonctionné tant bien que mal : «la crise» et son «nécessaire» corollaire : l’austérité. Mais tous, nous savons tous, y compris nos députés, nos sénateurs, tout ce personnel politique parasite, que ces élections n’ont plus de sens : quel que soit le vainqueur, la France sera ingouvernable. Que l’on en juge plutôt : si Marine Le Pen parvenait à la magistrature suprême, elle plongerait aussitôt le pays dans une crise profonde. Pas même le risque d’une guerre civile, mais celui d’une crise majeure des institutions de cette République introuvable. Quelles serait sa marge aux législatives ? Nulle. Fillon ? Bien que crédité de moins de 20% d’opinions favorables dans des sondages si truqués que plus personne n’y croit, il pourrait se hisser au pouvoir suprême à l’occasion du second tour et par la supercherie du front républicain. Mais il ne lui resterait qu’à gouverner par la force, cette violence sans nom qu’il nous promet déjà. Macron ? La marionnette du CAC 40 ne dispose d’aucune structure politique capable de le maintenir au pouvoir. Quid des législatives avec lui ? Ses grands écarts ne peuvent que le contraindre à s’allier aux uns contre les autres et aux autres contre les uns. Comment gouverner ce radeau de méduses ? Hamon ? Le PS a scié la branche sur laquelle il est assis. Hamon ne peut parvenir au second tour. Il le sait. Ce n’est pas sa fonction du reste. Il est là pour contrer Jean-Luc Mélanchon. Reste le candidat des Insoumis donc. Qui est en passe de se qualifier pour le second tour, mais qui ne pourra compter sur aucun front républicain : pour les politiciens de Droite et ceux de la Nouvelle Droite socialiste, mieux vaut Marine Le Pen que Mélanchon. Imaginons pourtant l’impossible, tant la dynamique de sa campagne est prometteuse : quid des législatives ? Sa seule chance serait l’émergence d’un fort mouvement citoyen. Son espérance. Mais en si peu de temps ?... C’est là toute la contradiction de son projet : appeler à une 6ème République en jouant le jeu de la 5ème. Nous savons tous que les institutions de la 5ème ne le permettent pas : imaginez-vous sérieusement le Parlement réuni à Versailles voter son suicide ? Comment, dans ces conditions, en finir avec la «monarchie présidentielle» qui laisse tellement les coudées franches à l’oppression et la corruption ? Suffit-il de se travestir en Président de cette 5ème pour en finir avec elle ? Sans mouvement citoyen fort, Mélanchon plongera lui aussi le pays dans une crise sans précédent. En France, finalement, on fait toujours tout à l’envers. La démarche constituante n’est jamais venue du sommet que pour nous enfermer dans de fausses issues politiques. Ou le provisoire d’une espérance vite démentie, comme ce fut le cas pour la 5ème, dont le Général de Gaulle se posait déjà la question de la survie dès le milieu des années soixante ! Comment en sortir en outre, quand ses instruments sont essentiellement liberticides ? Aucun autre acteur de la vie politique que le Peuple français ne pourra donner de réponses institutionnelles à cette question. Mais malgré la contradiction du projet Mélanchon, ce dernier est le seul qui soit réellement confronté à la nécessité d’associer le Peuple à sa démarche, car sans lui, il ne pourra rien. Il ne dispose d’aucune base législative pour avancer. Tous les autres candidats fourbissent déjà les armes de leur trahison. L’appel à la Constituante ne peut ainsi procéder de l’élection présidentielle : elle ne peut que résulter de l’émergence citoyenne. Sans elle, la crise des prochaines législatives défera Mélanchon. Certes, depuis plusieurs années, partout en France ont surgi des initiatives citoyennes. Le terrain n’est donc pas vierge. Mais le timing est court. Finalement, le vrai enjeu sera celui des législatives.

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