Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La Dimension du sens que nous sommes

SPINOZA ET LA DEVALORISATION DE LA CONSCIENCE…

19 Décembre 2010 , Rédigé par texte critique Publié dans #essais

spinoza-lordon.jpgLa philosophie de Spinoza constitue une dévalorisation sans précédent de la conscience, qui s’affirme aussi comme la dévalorisation de toutes les Passions tristes.

Refusant l’idée d’une quelconque supériorité de l’âme sur le corps, Spinoza met en avant le corps, là où les autres penseurs mettaient en avant la conscience. Il renverse ainsi le principe traditionnel de la Morale comme entreprise de domination des passions par la conscience. En outre, pour lui, le corps et la pensée excèdent la conscience qu’on en peut former, ouvrant ainsi la voie à une réflexion sur cet au-delà qui surplomberait notre conscience, siège de l’illusion parce qu’elle recueille les effets dans l’ignorance de leurs causes et de l’enchaînement de ces causes.

Mais qu’entendre par l’ordre des causes ? Chaque corps dans l’étendue, chaque idée dans la pensée, sont constitués par des rapports caractéristiques singulièrement ordonnés. L’ordre des causes est un ordre de composition et de décomposition de ces rapports, qui affectent la nature entière. Devient crucial, ici, le problème de la bonne rencontre : est bon ce qui me renforce dans ma persévérance d’être et accroît ma puissance d’être, est une mauvaise rencontre ce qui l’annihile ou l’affaiblit. La conscience n’intervient pour rien là, elle qui nous pousse à imaginer, là où elle ne peut aligner de cause première, l’existence d’une divine Prévoyance. En fait, la conscience est purement transitive dans la philosophie de Spinoza, et occupe une valeur purement documentaire. La grande activité principale de ce qui fait l'homme, est inconsciente...

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article