SPINOZA, LA DEVALORISATION DES PASSIONS TRISTES…
19 Décembre 2010 , Rédigé par texte critique Publié dans #essais
Il y a dans Spinoza une philosophie de la vie qui consiste à dénoncer tout ce qui nous sépare de la vie, dont toutes ces valeurs transcendantes tournées contre elle, les valeurs morales en particulier, par trop liées aux conditions et aux illusions de notre conscience. Les catégories du Bien et du Mal, celles de faute et de mérite, de péché et de rachat, nous empoisonnent littéralement la vie. Et les valeurs transcendantes qui ont pour cadre la morale, ne s’adressent en fait qu’à ceux que la connaissance effraie. Elles réglementent illusoirement les passions et n’encouragent qu’à renoncer à agir dans le monde. Or l’action est l’expression même de la puissance d’être de chaque individu, tandis que les passions déterminent la puissance de pâtir de chacun. La seule question qui mérite d’être posée est alors celle de la libération de notre puissance d’agir. Se pose à ce niveau le problème de la rencontre : est bonne la rencontre qui accroît ma puissance d’être, que Spinoza confond à celle d’agir. Dans la mauvaise rencontre, cette puissance d’agir est diminuée. Les passions correspondant à cette diminution sont les passions tristes. A l’opposé, avec la bonne rencontre, les passions auxquelles nous accédons sont des passions de Joie. Certes, il s’agit toujours de passions. Mais dans la Joie, je me rapproche de ce point de conversion qui me rendra solidaire de la singularité de mon destin. Seule donc la Joie doit prévaloir. Et alors que notre place dans la Nature semble nous condamner aux mauvaises rencontres et aux passions tristes, par la Joie, j’ouvre le monde à son essence la plus intime.
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