SARKOZY ? UN BATELEUR DE FOIRE EN CAMPAGNE…
7 Avril 2012 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
Nicolas Sarkozy n’aime pas le vin. Il lui préfère le Coca ligth. Il n’aime pas le fromage non plus. Ça pue. Il lui préfère les bonbons. Son dégoût du bon goût est sans borne. Sans complexe. Sa grammaire ? Approximative. Celle d’un parvenu sans gêne. Qui aime l’argent. La hausse du pouvoir d’achat était son cri de ralliement. Le pouvoir d’achat a dégringolé comme jamais sous son quinquennat. Et alors ? Les français ont parié sur lui en 2007. Ils ont perdu. L’outrance, l’exhibitionnisme, le mensonge auront été sa marque de fabrique présidentielle. Sans parler de l’arrogance, de la vulgarité, de la violence. Un vrai numéro de cirque à lui tout seul. N’était qu’il a ruiné la France : quand il est arrivé au pouvoir, l’économie française était en plein essor. N’était qu’il l’a divisée.
Sarko aspirait à la grandeur, affirme Philip Gourevitch, observateur étranger du barnum politico-médiatique français. Il y aspirait parce qu’il était petit, poursuit-il. Non par la taille : par la morale. Par la pensée. N’y accédant pas, il nous a servi ce mauvais soap opéra que Gourevitch décrit et commente par le menu, nous ouvrant grand les confidences des plus proches conseillers du boss. Un boss sans vergogne, impitoyable dans sa quête du pouvoir, autrocrate. La droite extrême ? C’est lui, n’en doutez pas. Un stratège hors norme dit-on, n’hésitant pas à user de la brutalité la plus féroce, de la mauvaise foi la plus extrême. Un impulsif. Un homme sans idéologie. Un homme sans convictions. Un homme décevant, juge-t-il. Qui n’aura jamais été qu’un bateleur de campagne, pas un président. Un chef qui ne savait pas gouverner. Mais qui voulait le pouvoir. Comme un gamin convoite le jouet du voisin. Sans trop savoir ce qu’il allait en faire au juste. Il voulait juste être adulé. Un homme dont on apprend que les guerres le rendaient euphorique. Qu’il en redemandait, l’œil rivé sur les sondages d’opinion –c’est bon pour moi coco ? Un homme qui aimait l’importance que la guerre lui donnait. Un homme de guéguerre donc, plus efficace comme candidat que comme président. Voilà ce que la droite s’est choisie. Elle méritait mieux.
L’ouvrage glisse ensuite volontiers sur une interprétation du phénomène Sarkozy qui en laissera plus d’un meurtri : Gourevitch voit dans la présidence Sarkozy le symptôme de la désillusion des français sur leur compte. La France était devenu un petit pays. Un petit président lui allait bien.
Avec au fil des pages l’humiliation qui monte, de voir égrenés les scandales qui ont ponctué cette présidence et qui n’ont jamais fait scandale… Comme si toute morale citoyenne avait définitivement déserté le périmètre républicain, l’immunité jusqu’au dégoût…
No Exit, de Philip Gourevitch, éd. Allia, traduit de l’anglais par Violaine Huisman, avril 2012, 94 apges, 3,10 euros, ean: 9782844855701.
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