L’INTERET MORAL, DANS LA CHOSE PUBLIQUE
30 Mai 2014 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
Deux normes fondamentales devraient toujours guider l’action des hommes politiques en charge du destin de la Nation : celle du respect égal des personnes, et celle d’un dialogue rationnel entre les hommes.
L’Etat libéral ne peut, assure-t-on du côté de ses penseurs les plus subtils, fonder sa légitimité que du principe de neutralité encadré par ces deux normes salutaires, le débat public et l’égal respect des personnes, contraignant du reste à toujours relancer le débat public.
Deux normes qui ont le pouvoir d’empêcher que l’on traite autrui comme un moyen. Mais voilà que dans cette République qui n’ose plus dire son nom, l’on traite les hommes comme des moyens : Valls parlant des rroms par exemple. Un homme qui ne sait guère communiquer que sur des thèmes de menace, oubliant que lorsqu'on tente de faire respecter un principe politique par la menace, a fortiori par la force, on traite les individus comme de simples objets de coercition.
L’Etat que nous connaissons est devenu une vaste entreprise de déshumanisation de la société française. Comment ne pas réaliser qu’il y a décidément quelque chose de pourri au royaume de France ?
Se respecter l’un l’autre en tant que personnes dans le processus d’association politique n’entre pas dans la compréhension politique des cliques au pouvoir, dont le seul objet semble de défaire le Vivre ensemble dont elles ont hérité. Voilà des gens qui voudraient réactualiser la frontière entre un pseudo pays légal et le pays réel, et conduire une politique de division fière de ses citoyens de seconde zone, comme au bon vieux temps des colonies. Voici un Etat de moins en moins crédible, qui n’est plus une solution aux difficultés que traverse la société française, mais un élément de son problème, qui engage l’aventure française dans l’abîme des affrontements sectaires. L’un soutient un autisme calculé (Hollande), l’autre rappelle, par son décisionnisme fanfaron, le prêche d’un Carl Schmitt, ce théoricien néo fasciste des politiques autoritaires, revenu à la mode il y a quelques années. Et l'un et l'autre ont oublié que la souveraineté de Droit n’appartient à personne (Guizot). Ni au Peuple, ni à l’élu du Peuple : elle repose dans le caractère duel de la démocratie, quand celle-ci sait organiser le débat public (et non sa farce). Au lieu de quoi nous avons un système politique qui ne respecte plus ses propres principes. Un système qui ne sait plus que l’objet réel de l’intérêt moral, c’est au fond l’Autre en tant qu’il n’est pas un corps étranger qu’il faut à tout prix déglutir dans notre système clos, mais un autre sujet relevant de ses propres perspectives, qu’il faut entendre et respecter comme tel.
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