Manuel Valls, chef de file de l'UMPS
15 Octobre 2013 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
Deux normes fondamentales devraient toujours guider l’action des hommes politiques en charge du destin de la Nation : celle du respect égal des personnes, et celle d’un dialogue rationnel entre les hommes.
L’Etat libéral ne peut, assure-t-on du côté des penseurs les plus subtils du libéralisme philosophique, fonder sa légitimité que du principe de neutralité encadré par ces deux normes salutaires : le débat public et l’égal respect des personnes, contraignant du reste à toujours relancer le débat public.
Deux normes qui avaient le pouvoir d’empêcher que l’on traitât autrui comme un moyen.
Mais voilà que dans cette République qui n’ose plus dire son nom, l’on traite les hommes comme des moyens, les rroms dans l'occurence socialiste.
Jadis, nous avions Sarkozy, un Président-Ministre de l'Intérieur qui ne communiquait que sur des thèmes de coercition ou de menace. Aujourd'hui nous avons Valls, qui a bien travaillé lui aussi à découdre la morale républicaine pour lancer ses anathèmes aux relents de petit Grenoble. Mais quand on lance pareille diatribe à l'encontre d'une minorité fragilisée par son statut, on ne fait qu'ouvrir l'espace public à la violence anti-républicaine, celle, précisément, qui nous dessine pour avenir le FN.
L’Etat que nous subissons est devenu une vaste entreprise de déshumanisation de la société française. Comment ne pas réaliser qu’il y a décidément quelque chose de pourri au royaume de France ?
Que l'idéal d'Ordre d'un Ministre de l'Intérieur prenne le pas sur la norme d’égal respect, voilà le vrai danger que court une République qui ne peut plus dire son nom !
Quelle est l’essence profonde de la logique électoraliste que notre Ministre de l'Intérieur affiche aujourd’hui ? Sinon celle qui consiste à défaire ce Vivre ensemble déjà passablement écorné par la précédente présidence. Sinon celle d'une politique de division fière de ses citoyens de seconde zone, comme au bon vieux temps des colonies.
Voici un Ministre animé par une doctrine morale nébuleuse, défendant un Etat de moins en moins crédible, car exclusivement englué dans des calculs électoraux et qui est devenu non pas la solution aux difficultés que traverse la société française, mais un élément de son problème. Voici un Ministre qui, sous réserve d'une bonne recette électorale, vient de réengager l’aventure française dans l’abîme des affrontements sectaires.
L’un soutenait un absolutisme trivial (sarko), l’autre (Valls) rappelle, par son décisionnisme fanfaron, le prêche d’un Carl Schmitt, théoricien des politiques autoritaires, revenu à la mode il y a quelques années.
Et l'un et l'autre ont oublié de subordonner l’idéal démocratique à ses normes. Tout comme ils ont oublié que la souveraineté de droit n'appartenait à personne (Guizot), mais reposait essentiellement dans le caractère dual de la démocratie, quand celle-ci sait organiser le débat public et non sa farce.
Au lieu de quoi nous avons un système politique qui ne respecte plus ses propres principes. Un système qui ne sait plus que l’objet réel de l’intérêt moral, c’est au fond l’Autre en tant qu’il n’est pas un corps étranger qu’il faut à tout prix déglutir dans notre système clos, mais un autre sujet relevant de ses propres perspectives, qu’il faut entendre et respecter comme tel.
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