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La Dimension du sens que nous sommes

PUISQU’IL N’Y A QU’UN MONDE, IL FAUT BIEN QU’IL SOIT GRAND…

11 Avril 2010 , Rédigé par texte critique Publié dans #en lisant - en relisant

julius.jpgLima. Le petit Julius est né dans un palais et passe sa petite enfance dans le carrosse de son grand-père. Sur sa table de chevet se trouve la photo de sa sœur Cinthia, qu’il ne connaît qu’à travers cette image. Plus tard Julius saura éloigner cette photo avec laquelle il comprend confusément qu’il ne peut vivre. Cinthia ira sur la commode : il lui reste tant de choses à découvrir.  Du collège au Country Club, en passant par la première communion, Alfredo Bryce-Echenique nous dépeint la lente prise de conscience de soi d’un petit garçon trop seul pour affronter pareille épreuve. Car n’en doutons pas : c’est une épreuve que d’être appelé, chacun, à ce moment de son existence, à se façonner soi-même. Surtout dans la solitude de l’autre, frère ou sœur disparue. C’est aussi ce singulier passage de l’âge de raison qu’il tente de nous raconter. Et y réussit, parce que son récit s’organise autour du point de vue de l’enfance, qui ne saisit le monde qu’à travers une chaîne de causalités insolites. Comment trier dans le foisonnement du monde environnant ? Sa langue épouse alors cette structure un peu circulaire des nécessités enfantines : s’il faut des raisons à l’ordre du monde, il en trouve dans la proximité du merveilleux auquel le réel se plie volontiers, quand on l’observe avec des yeux de sept ans. Assez étrangement, cette langue est aussi celle du narrateur adulte. Comme si elle le surplombait pour lui imposer ses vertus : le trouble, devant l’immense perspective qu’ouvre le monde.joël jégouzo--.

 

Un monde pour Julius, d’Alfredo Bryce-Echenique, traduit de l’espagnol par Albert bensoussan, éd. Métailié, mais 2001, 502p., ISBN : 2864243903.

 

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