OPINION PUBLIQUE ET MINORITES MORALES
17 Novembre 2009 Publié dans #Politique
L’opinion publique, n’est que la forme prise en France par la nécessité de sauver les thèmes d’une opposition politique capable de garantir la démocratie.
Rappelons que ce qui est fondamental, dans les démocraties "modernes", c’est la fonction d’opposition. Or en France, cette fonction n’a pas été assumée par la gauche socialiste et en outre, l’ouverture sarkozyste s’affirme comme la volonté de mettre fin à cette vertu d’opposition sans laquelle aucune démocratie digne de ce nom ne peut survivre.
Reste la maturité politique d'une opinion publique moins sotte qu'on ne l'imagine. Même si cette opinion publique masque les mouvements sociaux -au sens large qu’ils peuvent prendre dans nos démocraties avancées, des revendications des homos à celles des sans-papiers-, Mouvements sociaux qui sont les minorités morales qui instruisent ces thèmes.
Ce qui a pour conséquence que les médias exercent un effet de filtre sur ces thèmes, les laissant s’épanouir ou les étouffant pour renforcer la puissance publique aux dépens de la société, ce qui est bien souvent le cas en France.
Car les grands médias français ne comprennent qu’une dimension du politique, celle selon laquelle c’est dans l’Etat qu’il se concentre.
Or s’il est vrai que la politique est orientée vers l’Etat, elle ne peut s’y dissoudre.
En outre, le thème qui décline cette conception de la politique, celui de la légitimité, si souvent repris par les politiciens et leurs commentateurs, est non seulement mauvais mais dangereux, car il réduit de fait la complexité du débat politique.
L’opinion publique est l’expression instrumentalisée d’un tel débat, en réalité porté dans son intégrité et son intégralité par les minorités morales évoquées plus haut. Elle se constitue ainsi en médium où infusent les idées, les impressions, les désirs auxquels les media vont donner forme.
Car les médias ne transmettent rien : ils structurent les thématiques immergées dans l’opinion publique, "pour" la population – une invention politique pour le coup, que se partagent les médias et les institutions politiques.
Pour rappel, cette idée de population est celle qui, comme l’a clairement explicité Michel Foucault, a pris lieu et place de l’idée de Peuple. Il n’y a plus de Peuple français, catégorie relevant du politique, il y a en France des populations, à savoir des catégories biologiques ou biologisées (jeunes, vieux, ados, femmes, immigrés, homosexuels, etc.), enfermées dans des dispositifs sécuritaires. Car ces populations sont devenues les sujets et l'objet des mécanismes sécuritaires.--joël jégouzo--.
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