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La Dimension du sens que nous sommes

NAKBA, LA COMMEMORATION INTERDITE

16 Mai 2011 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique

nakba.jpgDe nombreuses morts, palestiniennes, ont marqué hier la commémoration de la Nakba –la catastrophe- au lendemain des commémorations de la création de l’Etat d’Israël.

La Nakba, l’exil pour les Palestiniens.

Déjà, Mila Saïd Ayache avait été tué vendredi dernier. 16 ans, succombant à des blessures par balles, alors que la police affirmait dans un communiqué laconique que seuls trois protestataires avaient été "très légèrement touchés". Mais l’important dispositif sécuritaire mis en place, des milliers de policiers déployés en renfort à Jérusalem-Est et dans le nord d'Israël, l’armée déployant de son côté sept bataillons supplémentaires en Cisjordanie occupée, montrait à l’évidence que Netanyahou n'entendait pas exclusivement parer aux débordements possibles.

La Nakba. 800 000 Palestiniens forcés de quitter leurs terres en 48. Ils sont aujourd'hui 4,8 millions, avec leurs descendants, à attendre un hypothétique retour. Exilés en Jordanie, en Syrie, au Liban ou dans les territoires palestiniens. Plus de soixante ans après le vote d’une résolution jamais appliquée. La résolution 194 du 11 décembre 1948 était pourtant on ne peut plus claire, qui, en particulier dans l’article 11, "décidait" -les termes mêmes de l’article-, "qu’il y (avait) lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé (…)".

Ils attendent toujours. Depuis 1948. Date de la création de l’Etat d’Israël, dont les conséquences indirectes furent terribles pour les populations arabes vivant en Palestine : celle-ci fut purement et simplement rayée de la carte, et une grande partie du Peuple palestinien contraint à l’exil. Plus de 500 villages palestiniens furent en effet détruits. Pourtant la déclaration d’indépendance d’Israël de 1948 disait : "Nous tendons la main de l’amitié, de la paix et du bon voisinage à tous les Etats qui nous entourent et à leurs peuples. Nous les invitons à coopérer avec la nation juive indépendante pour le bien commun de tous. L’Etat d’Israël est prêt à contribuer au progrès de l’ensemble du Moyen Orient."  
Ils attendent donc, au mépris de la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations Unies du 29 novembre 1947 adoptant, à la majorité des deux tiers, le plan de partage de la Palestine qui prévoyait la création d’un Etat juif, d’un Etat arabe et d’une zone "sous régime international particulier".

Ils attendent toujours. "Nous devons empêcher à tout prix leur retour ", déclarait David Ben Gourion, le 16 juin 1948. Une résolution tenue, pour le coup. --joël jégouzo--.

 

 

Résolution 194 de l’Assemblée générale de l’ONU (11 décembre 1948)

texte intégral de la résolution.

Image d’archives, l’exil palestinien et les camps de réfugiés, 1948.

http://www.voltairenet.org/article153320.html

 

ps : L’AFP a rapporté que la Knesset (le Parlement israélien) a adopté une loi controversée qui pénalise les organismes qui commémorent la "Nakba". Le projet de loi --présenté par le parti national-populiste Israël Beiteinou du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman-- a été définitivement adopté par 37 députés contre 25, a indiqué l’AFP. La nouvelle loi prévoit des amendes pour les organismes financés par des fonds publics, telles que des municipalités et des institutions éducatives, qui marquent chaque année le "deuil" de la "Nakba" ou qui soutiennent à cette occasion des activités qualifiées de "contraires aux principes de l'Etat" israélien. L’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) a exprimé son mécontentement à travers un communiqué : "Cette nouvelle législation vise avant tout la minorité arabe israélienne, ce qui contredit les valeurs fondamentales de la démocratie et de la liberté. (...)
"En pointant du doigt les citoyens arabes israéliens, en les décrivant comme dangereux et déloyaux vis-à-vis de l'Etat, certains tentent d'imposer leur vision et leur interprétation de l'Histoire", a déploré l'organisation.
Pour rappel, les Arabes israéliens sont au nombre d'1,55 million, soit 20,4% de la population d'Israël. Ils sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l'Etat d'Israël en 1948.

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