MARCHES FINANCIERS, CHÔMAGE ET PRECARITE...
29 Novembre 2013 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
On a voulu nous faire croire que les marchés financiers conditionnaient la régulation d’ensemble du capitalisme et qu’en conséquence, ils étaient favorables à la croissance économique. Alors qu’au fond, si l’on observe ce qu’il se passe vraiment, force est de constater qu’aujourd’hui, ce sont les entreprises qui financent les actionnaires et non l’inverse !
L’entreprise est en effet désormais conçue comme étant exclusivement au service des actionnaires. Enfonçons le clou : les entreprises doivent satisfaire exclusivement le désir d’enrichissement des actionnaires.
Dans le vocabulaire technique des économistes, on appelle cela le ROE : Return on Equity… Le mécanisme en est fort simple, le calcul grossier sinon abject : la norme qui s’est partout imposée par la finance est d’un ROE de 20% et plus, soit une exigence de profit démesurée. L’instrument de ce pouvoir : la liquidité, qui permet aux capitaux frustrés de déserter telle entreprise au ROE jugé trop faible, quand bien même cette entreprise serait florissante, largement bénéficiaire, créatrice d’emplois et vitale pour son bassin économique, pour aller pas même se porter ailleurs, mais tout simplement empocher ailleurs des dividendes plus intéressants.
Une capacité dont les actionnaires veulent pouvoir jouir à tout moment, d’un simple claquement de doigt, des fois qu’une opportunité se présenterait…
Volatil, le capital ne cesse de s’évaporer pour parasiter ici ou là, en France ou partout ailleurs dans le monde, les opportunités qui s’offrent à lui sur le marché boursier mondial.
La conséquence en est que les inégalités augmentent selon la même courbe exponentielle que la précarité, que les investissements s’en trouvent inhibés, que les salaires subissent une pression sans commune mesure, que le chômage augmente tandis que le pouvoir d’achat ne cesse de baisser, et que nos fameux fondamentaux de l’économie en ressortent le cou tordu.
Dans les pays anglo-saxons, cette tendance avait été momentanément contrecarrée par l’endettement des ménages qui assuraient à eux seul une croissance forte du PIB. Ils payaient ainsi doublement la facture : par la pression sur leur salaire et leur endettement. Avant de la payer une troisième fois, quand le krach fut venu… La bulle financière avait permis de créer une richesse fictive dans tout le pays, en autorisant une croissance importante d’une consommation inédite réalisée sans salaire, les ménages n’avaient qu’à méditer leur manque de jugeote…
Manifeste d’économistes atterrés, éd. Les liens qui Libèrent, nov. 2010, 70 pages, 5,50 euros, ean : 978-2-918597-26.
Le BIP 40 sur l’évolution de la pauvreté en France : http://www.bip40.org/bip40/barometre
Courbe : l’évolution des 1% de salaires les plus élevés en France…
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