LES TITULAIRES DE DOCTORAT EN PANNE D’EMPLOI…
23 Janvier 2011 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
Pour se préserver de la précarité et du chômage, jusque là il était préférable d’être diplômé de l’enseignement supérieur. Eh bien ce n’est plus tout à fait vrai : une récente étude du Centre d’Etude et de Recherche sur les Qualifications montrent que nombre de titulaires de doctorat, en France, éprouvent désormais toutes les peines du monde à trouver un emploi et connaissent les difficultés d’insertion qui étaient jusque là réservées aux non-diplômés…
Cela tient d’une part à ce que, traditionnellement, la recherche académique offrait des débouchés à ces docteurs. Or les dépenses de la recherche Publique se raréfiant, ces débouchés se sont taris. Et d’autre part à la frilosité, voire la méfiance du Privé face à des diplômés jugés trop peu opérationnels. En outre, sur ce même marché, nos french doctors se voient concurrencés par des masters conquérants, entrés plus jeunes dans la vie active et peu enclins eux-mêmes à céder leur place, que contestent du reste déjà les cycles courts, en difficulté eux aussi comme toute la jeunesse française, sur un marché du travail déprimé, qui ne lui fait vraiment pas la part belle…
L’insertion des docteurs français est ainsi jugée d’autant plus anormale qu’en outre, de plus en plus d’emplois leur sont proposés dans des cadres précaires : stages et CDD à répétition…
Certes, les études du Céreq montrent que la qualité de l’insertion varie selon la discipline. Relativement bonne dans les sciences dites "dures", il n’en reste pas moins que dans le secteur de la chimie ou des sciences naturelles on observe un nombre important de docteurs restés sur le carreau… Quant aux sortants des sciences humaines, ils appointent de plus en plus nombreux au Pôle Emploi, le seul espace à leur trouver une occupation à la hauteur de l’ambition française pour ses jeunes diplômés… Un début de réponse peut-être, observe le Céreq : réformer les formations doctorales et les conditions de réalisation des thèses qu’il faudrait intégrer davantage à des programmes travaillant sur des projets concrets. Ce qui au passage mettraient fin aux thèses désintéressées comme sur l’histoire de la ponctuation française à travers les âges par exemple, ce qui serait tout de même bien dommage quand même ! –joël jégouzo--.
Bref, des docteurs en mal de stabilisation, n°277, septembre 2010 (sur abonnement)
Chômeurs, qu'attendez-vous pour disparaître ?, collectif, sous la direction de Jean-Jacques Reboux, éditions Après la Lune, coll. Tous les possibles, mars 2007, 245 pages, 17 euros, ean : 978-2352270317.
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