LA FRANCE EN GUERRE, LA LYBIE ET LES DRONES AUTRICHIENS...
Les drones autrichiens sont déjà en Libye. Peut-être pas du bon côté, mais ça viendra. Sûrement. Toujours est-il qu'ils sont opérationnels, depuis quelques semaines, en appui de la 32ème brigade placée sous les ordres de Khamis, le fils de Kadhafi. Ils semblent participer activement au massacre du Peuple libyen. Construits par la société Schiebel, dans la banlieue de Vienne, à Wiener Neustadt, ces drôles de petits hélicoptères sont tout ce qu’il y a de plus épatant. La famille Kadhafi en est très satisfaite. En 2009, Schiebel leur en avait vendu quatre –pour les garçons. Aujourd’hui, les Camcopter S-100 surveillent (en ce moment même) les révoltés. Ils volent à un kilomètre au-dessus de leurs têtes. Raison pour laquelle ils ne les remarquent pas. Eux en revanche sont les yeux de la brigade de Khamis Kadhafi, qui peut ainsi savoir à tout moment qui cibler et qui tuer. Huit nouveaux engins auraient dû lui être livrés ces jours derniers. Mais les livraisons ont pris du retard. On comprend pourquoi. L’Autriche honorera-t-elle ses contrats ? Vraisemblablement pas, depuis la résolution de l’ONU. Kadhafi n’en décolère pas du reste, sommant le PDG autrichien de livrer au plus vite le matériel sous peine de représailles. C’est qu’il y a urgence pour lui aussi à présent. En tout premier lieu à cause de la situation qu’il a ouvert sur le front national, celui des massacres des populations civiles. A déployer une pareille violence contre son peuple, un gros malaise a fini par gagner ses troupes. Exposées qui plus est à la pression de l’opinion publique internationale et gagnées par le sentiment que la Libye pourrait bien être libérée dans les semaines qui viennent grâce à la France (!), elles perdent en cohésion chaque jour un peu plus : des soldats engagés dans des opérations pour reconquérir la ville de Misrata ont déserté samedi dernier et sont passés dans le camp des insurgés. Depuis, des dissensions au sein de la Brigade Khamis ont surgi. Par dizaines, des hommes auraient fui le fils Kadhafi, résolu de les faire abattre par leurs anciens camarades de chambrées… Mais il y a aussi urgence à cause de cette nouvelle donne internationale bien sûr, même si, la résolution votée, pour autant, personne n’est encore sur le terrain. Les Etats-Unis n’y vont qu’à reculons, l’Allemagne a dit non (faisant voler au passage le couple franco-allemand) et derrière la France et la Grande-Bretagne, il n'y a pas foule malgré les apparences. Reste la Ligue arabe, porteuse d’une réelle légitimité. D'aucun effet sur le terrain des opérations. La jeune Tunisie semble aussi vouloir courageusement y aller. Et la France, qui ne peut désormais se soustraire à son engagement. La France est donc en guerre. Elle se le doit, pour des tas de mauvaises et de bonnes raisons. Parmi les mauvaises, outre se débarrasser des casseroles que Kadhafi traîne depuis de nombreuses années dans le sillage de la diplomatie française, le désir de racheter une politique arabe pour le moins confuse. Parmi les bonnes, la France devrait pouvoir nous éviter le scénario d'une occupation étrangère, qui aurait pour effet de confisquer la révolution libyenne des mains de ses vrais acteurs. Mauvaise, et toujours à l'ordre du jour dans les démocraties occidentales, la volonté de refermer rapidement la parenthèse du Printemps Arabe. La France voudra donc négocier avec prudence son intervention aux côtés des révoltés arabes : la jeunesse algérienne pourrait ne pas comprendre… Ce serait le comble, non, pour elle, tout comme pour les jeunes français issus de l'immigration maghrébine, de voir Sarkozy devenir le chantre du Printemps des Peuples Arabes, et lancer à l’intérieur de l’hexagone son débat honteux sur l’Islam… Voici qui promet, en répercussions inattendues…
En attendant, des frappes ciblées, ponctuelles, pour éviter une action au sol et désorganiser assez l’armée de Kadhafi pour entrevoir sa déroute rapide et laisser la libération du territoire national aux seuls libyens. Mais EADS contre Schiebel tout d'abord. De drone à drone... Un match qui sera suivi avec intérêt par le complexe français militaro-industriel… –joël jégouzo--.