LES CONDITIONS DU DEBAT PUBLIC
18 Novembre 2009 Publié dans #Politique
Dans quelle société vivons-nous ? (3/10)
L’opinion publique s’organise selon deux types de distinctions.
La première est temporelle et se caractérise par des événements qui ont été distingués sur des critères de nouveauté et de discontinuité par rapport à la routine quotidienne. L’opinion publique trouve alors à s’énoncer selon des événements répondant à un cahier des charges spasmodique. La deuxième distinction est subordonnée à un impératif de quantité – non nécessairement objectif-, et requiert la consolation statistique pour identifier les thèmes candidats à l’appréciation médiatique. Cette appréciation décerne en retour une sorte de certificat politico-social aux thèmes retenus. On peut imaginer, évidemment, toutes les formes possibles de manipulation à ce niveau. Dont celle de faire main basse sur une énonciation indéterminée hantant l’espace public, pour la renforcer et la reformuler afin qu’une communication puisse se faire et qu’une décision politique puisse être instruite. Mais si les médias peuvent manipuler cette construction, ils ne peuvent, au sens strict, nous dire comment il faut penser ou agir. Ils ne font qu’instruire des informations, promouvoir des formes verbales pour que la communication s’effectue et que les événements soient sélectionnés. La vraie fonction des médias, encore une fois, est de structurer les thèmes qui pénètrent l’opinion publique, pour «aider» la société à «choisir» les événements susceptibles de devenir un débat politique. Là est leur responsabilité.—joël jégouzo--.Lorenzetti Ambrogio, Allégorie du Bon gouvernement (1337-40), Palazzo Pubblico, Sienne
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