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La Dimension du sens que nous sommes

Ulysse sans retour, en puissance d'être, cheminant...

28 Septembre 2012 , Rédigé par texte critique Publié dans #IDENTITé(S)

CB.JPGToujours un nouveau monde. Toujours de nouvelles temporalités. Ce genre de temps où le monde dessine pour presque rien mille nouveaux destins possibles. Et s'inaugure comme un monde sans véritables commencements, où l’on pourrait fuir en paix ses trop invraisemblables origines.

Un monde labile, traversé d’histoires suturées par la fascinante incertitude des vies humaines.

Le monde des aventures entrelacées, des temps entrelacés. Un monde toujours déjà passé. Mais que peut-on saisir du passé qui fut le nôtre ? Quelle part reviendra au détail ? Du passé, que pourrions-nous établir ? A moins de le rétablir, comme une sorte de malade dont la survie nous importerait... Mais à quoi être sensible dans ce qu'il faut rappeler ? A quel signe de la main valider cette vie que l’on raconte ? Balayant l’infime, ne faudrait-il donc consigner que ces grands événements dont on nous dit qu’ils forment l’essentiel de nos vies ? Du passé qui n’est plus, à l’avenir qui n’est rien, où peser l’instant des vies qui s'amoncellent ? Et un peu plus loin, tout près de mourir, saurions-nous affirmer que nous avons été pleinement ceci ? Cela exista-t-il vraiment ? Quand en réalité nous ne cessons d'errer autour de ce fantôme : soi. Dont l'identité est si incertaine. Quelle énigme que ce qui fut. La vie est une surface, rien d’étonnant à ce que toute autobiographie paraisse relever des catégories de la géographie. Récit de vie, ma vie ? De voyage plutôt, sur place ou à l'endroit qu'un signe de la main ne sait vraiment toucher, où jamais ne s’accomplit le retour promis, le grand bouclage du cycle de la vie. Là git la vraie force : les territoires de l’imaginaire sont des espaces que nous arpentons pour éviter d'avoir à faire retour à ce même point de néant où l'on nous dit que tout a commencé. (Au commencement était la deuxième lettre de l'alphabet). Le Beth, non l'Aleph, car rien ne commence jamais vraiment, tout est déjà en route, en puissance d'être, cheminant. Dans l'incertitude d'un moment à jamais inaccessible.

 

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