L’OUBLI DE SARTRE : LE ROMAN NOIR DE LA FRANCE POST-SARTRIENNE…
25 Mai 2010 , Rédigé par texte critique Publié dans #en lisant - en relisant
Talking with Sartre. Des conversations. Entre Sartre et son filleul John Gerassi, professeur de sciences politiques – filleul sans parrain, Sartre s’obstinant à jouer les non-parrains les plus attentionnés… Une intimité dont John Gerassi profita pour fréquenter la pensée de l’auteur célèbre. Un livre qui sans doute connaîtra une traduction française, et dont on peut souhaiter que sa réception en France s’organisera selon une lecture moins people que celle de la recension offerte négligemment au Nouvel Obs par Bernard Loupias (Quand sartre voyait des homards partout)… Recension qui ne retient guère que la petite histoire d’un Sartre "défoncé" à la mescaline, victime d’hallucinations "au point qu'il lui arrivait parfois de se croire poursuivi sur les Champs-Elysées par des bataillons de homards"… On pouvait espérer mieux que cet article centré sur le rapport d’un écrivain à la drogue, cherchant qui plus est à comprendre l’œuvre dans son rapport à ladite drogue : "des hallucinations qui, à l'évidence, eurent une influence sur l'écriture en 1938 de " La Nausée, roman considéré comme le manifeste de existentialisme, ou sur certaines scènes des Séquestrés d'Altona, sa pièce de 1959."… De qui se moque-t-on ?…
Voilà donc le Nouvels Obs à cours d’estomac si l’on peut dire, relevant Sartre de sa tombe de la pire des façons. Sartre… Voyons… Ce qu’il en reste dessous la terre -moins meuble qu’il n’y paraît-, une vraie chape de plomb posée sur lui : notre mémoire du monde comme il va, comme nous savons qu’il va – mal – et ne cessons de le taire pourtant, de l’enfouir, comme s’il n’y avait plus de causes à défendre ou plutôt, comme si toutes les causes ne devaient plus êtres vraiment défendues. Oui… C’est ça, c’est exactement cela : comme si nous vivions dans un monde d’oubli et de renoncement. Alors Sartre… Vous imaginez ! Et son oubli : un genre qui serait celui de la société française d’aujourd’hui et pas même, car décliné sans y prendre garde, comme une fiction qui tiendrait à la fois du roman noir et du roman de famille, au sens cette fois où Freud pouvait l’entendre… La société française, une fiction ? Allons bon !—joël jégouzo--.
Talking With Sartre: Conversations and Debates, de John Gerassi, Yale University Press, janvier 2010, 336 pages, 16 euros, ISBN-13: 978-0300159011.
lien vers l'article du Nouvel Obs :
Quand Sartre voyait des homards partout
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