L’INTELLIGENCE, EN POLITIQUE, EST-ELLE UNE CAUSE PERDUE ?
22 Mars 2012 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
Les urnes parlent. On vient d’en entendre l’un de ses inaudibles marmonnements. Les urnes ont parlé. Car le pouvoir n’a pas besoin d’une grande cause pour triompher. Bien au contraire : le Pouvoir a besoin d’une pensée faible. Il la tient. Il ne la lâchera pas. Le politique ? Lui a besoin de pas de pensée du tout. De boniment. Du baratin. Qui est la langue de l’idéologie dominante. Un faux parler vrai. Voyez l’artiste du boniment. A peine Marine pour l’égaler. L’équité du système ? Plus que jamais un leurre. La sagesse politique commande aujourd’hui de ne sauver que ce leurre… Aller au-delà impliquerait un acte de foi. Une foi dans les Causes perdues. Insensées. Comme celle de la démocratie. Mais nous manquons de foi. Nous ne sauverons donc que le capitalisme, qui ne cesse de saper ses propres fondements. Car la sagesse politique commande de le sauver. Lui, pas la démocratie. Pas la vie. Qu’il ne s’agit même plus de changer. Mais de sauver. Mais pour cela il faudrait risquer un vrai acte de foi. Nous n’avons pas d’autre choix. Il nous faut parler à partir d’une position de vérité. De celle qu’occupent les victimes de Fukushima. Les ouvriers au chômage. Les jeunes des banlieues. Les retraités sans le sou. Les sans-abri. Les sans-papiers. Tous ceux qui ne peuvent se soigner faute d’argent. Ceux qui sont jetés dans la misère économique, sociale, politique, culturelle, intellectuelle. Il nous faut parler à partir de cette misère idéologique qui nous enferme et recèle les gestes les plus brutaux, les plus insensés, les plus criminels. Prendre le pari de cette Vérité. "Il ne reste que deux théories qui introduisent et mettent en œuvre une notion de vérité aussi engagée, affirme Slavoj Žižek dans son dernier ouvrage : le marxisme et la psychanalyse ". La psychanalyse pour rendre compte de la folie meurtrière des uns, le marxisme pour rendre compte de la domination que nous subissons. Deux théories de combat. Construites sur des échecs. Avec cependant l’échec non pour horizon, mais pour origine. Mais les dés viennent d’être relancés. De travers. Sans doute rebondiront-ils là où ils serviront la cause de l’obscurantisme. Nous sommes sur le fil du rasoir. Ce fil que chérit l’Etat néo-libéral. Qui préfère la multitude désorganisée au Peuple solidaire. Ce que tout le monde sait. Alors il va travailler à désorganiser davantage cette multitude. Un piège. Dissimuler la dépouille de la démocratie sous un monceau de cadavres. La Dette. Le terrorisme. Pour nous faire oublier que le lieu du vide démocratique et les discours totalitaires sont strictement corrélés. Nous faire oublier qu’aujourd’hui seule la Droite extrême paraît porteuse d’un imaginaire mobilisateur : celui de la xénophobie.
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