L'IMPÔT SUR LES RICHES : L'HYPOTHESE D'ECOLE DE THOMAS PIKETTY...
29 Février 2012 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
Partout sur les bancs de l'école républicaine, ironise Thomas Piketty, nos chères têtes blondes apprennent que la redistribution la plus efficace est la redistribution fiscale. Une redistribution qui, comme son nom l'indique, n'intervient jamais qu'après coup, après le temps du grand ramassage vertueux, celui au cours duquel on encaisse, on engrange les bénéfices. Mais ces trente dernières années, observe Piketty, que s'est-il passé partout dans le monde occidental ? On a libéralisé à tour de bras tous les secteurs de l'activité humaine, y compris celui de la fiscalité, tant et si bien que le temps de la redistribution fiscale est passé à la trappe... Il fallait bien, là aussi, introduire la concurrence fiscale et gagner encore de l'argent. Et si l'on y réfléchit un peu, ce grand et beau mouvement de gavage a conduit les riches à obtenir des réductions d'impôts sans précédent, alors qu'ils gagnaient déjà sur le premier tableau avec la libéralisation des échanges et du commerce mondial ! Bingo : plus ils gagnaient de l'argent et moins ils en redistribuaient, laissant aux pauvres le soin de redistribuer entre eux la part la plus congrue de leur gâteau. Et pendant que les riches se gavaient, les plus modestes devaient se contenter de la hausse de leurs cotisations sociales, tout comme de celle de leurs innombrables impôts indirects payés sur leurs consommations quotidiennes. Au final, on n’a fait qu'accroître la pression fiscale sur les plus modestes. On n’a fait qu'accroître les inégalités, dans une proportion inconnue à ce jour. Alors on voudrait nous faire croire qu'imposer les très riches risquerait de ruiner le pays, de décourager les talents, de faire fuir les investisseurs... L'évasion fiscale ? Parlons-en décline Piketty : c'est d'abord, tous les jours, la libéralisation des marchés financiers et des flux des capitaux. C'est, d'abord, tous les jours, l'évasion vers les paradis fiscaux au cœur même de l'Europe malgré les promesses du président du peuple autoproclamé, comme la Suisse ou le Luxembourg. Des sommes inimaginables même, à côté de celles que le candidat Hollande sait pouvoir récupérer, calculette en poche, indolores dans le portefeuille des nantis, et qui ne sont certes pas cette catastrophe que veut bien promettre le candidat du peuple autoproclamé, toute honte bue...
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