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La Dimension du sens que nous sommes

L’été en pente douce (vanité)

27 Octobre 2013 , Rédigé par texte critique Publié dans #poésie

vanite.jpgSans doute tire-t-il son nom du film de Krawczyk sorti en 1986, dans lequel jouaient Villeret, Bacri et Pauline Lafont. Les actuels propriétaires ne le savent pas mais le supposent, du salon de thé qu’ils rachetèrent pour le transformer en restaurant. Mais peut-être est-ce le film qui tire son nom du salon de thé, après tout. La pente de sa terrasse y est si légèrement inclinée qu'elle vous convie, ce beau dimanche d'automne, à la plus indolente des matinées parisiennes. Les nuits n’y sont pas moins douces, sous le faible éclairage des réverbères. Est-ce là l’ultime héritage des lettristes, qui avaient proposé, dans leurs «projets d’embellissements rationnels de la ville de Paris», de laisser les abords des squares faiblement éclairés ? Ou bien ne les a-t-on conservés, ces réverbères, que par mémoire du Petit prince, dans lequel Saint-Exupéry écrivait qu'ils donnaient l’exacte idée des dimensions de la Terre ? Des «quatre cent soixante-deux mille cinq cent onze allumeurs de réverbères» qui peuplaient alors son monde, il ne reste qu'un public de lecteurs, familiers de l’automne aux pentes si douces. Penché sur une extraordinaire assiette de salade aux cochonnailles fumées, saucée de chèvre chaud, Pascal Rabatet, d’un œil railleur, plutôt qu'un dessin sur la naple de la table, nous crayonne les lieux des prochains festivals de BD. Rome, Antibes, Beyrouth… Tandis que nous sirotons le vin rouge maison en nous laissant aller à la quiétude d’un moment sans lendemain. 

 

Philippe de Champaigne, La Vanité ou Allégorie de la vie humaine, 1646

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