KADDISH
20 Mars 2012 , Rédigé par texte critique Publié dans #essais
Le Kaddish passe pour une prière que les Juifs psalmodient pour le repos de leurs morts. En réalité le Kaddish n'est rien de tout cela. Ni prière, ni lamentation, ni chant funèbre, le Kaddish de l'endeuillé - que l'on nomme aussi "la justification du Jugement" - ne s'adresse qu'à Dieu. On ne prie pas les morts, car "une âme dépourvue de corps n'a pas l'autorité d'une âme incarnée. C'est sur Terre que nous portons le deuil."
Mais pouvons-nous comprendre cette dimension où l'on réalise soudain que si la mort est notre sort commun, elle n'est pas juste, mais vraie ?
Pouvons-nous comprendre que c'est comme vérité qu'il nous faut l'accepter ?
Le problème que nous pose la mort relève ainsi de la raison, non de l'émotion. Ce qu'elle nous dit n'est rien d'autre que cela : pense !
Le Kaddish de l'endeuillé n'est ainsi pas autre chose qu'une exigence de raison. Exiger la raison, c'est-à-dire apprivoiser la subjectivité, ne pas la laisser nous enfermer dans ses mirages.
Le Kaddish n'est pas une prière pour quelqu'un ou quelque chose, mais la preuve de quelque chose : celle du rabaissement de la nécessité et de l'élévation de la liberté.
Leon Wieseltier a tenu le journal de son année de deuil. C'est le journal d'une quête de sens. Du sens même du savoir dans cette quête, de sa valeur mystique pour l'humanité. Son récit, immense, traversé d'incertitude et de foi, n'est rien moins que le récit du mystère où l'homme parvient enfin à restaurer la divinité de Dieu en lui.
Kaddish, de Léon Wieseltier, Calmann-Lévy, 13 septembre 2000, 500 pages, 25 euros, ean : 978-2702131299.
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