ISLANDE, LA REVOLUTION (OUBLIEE) DES CASSEROLES…
17 Juin 2011 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
Une révolution passée sous silence médiatique, et pour cause : opiniâtre, citoyenne, très peu glamour, pacifique mais têtue et incroyablement efficace. Les islandais sont les seuls européens à avoir refusé les conditions que le FMI et la finance internationale leur imposaient. Ces conditions, précisément, que l’Etat grec inflige à ses concitoyens, tout comme l’Etat irlandais, voire espagnol ou français, imposant partout des politiques de rigueur qui pénalisent les populations plutôt que les vrais fauteurs de troubles (financiers). Ce faisant, les islandais ont ouvert en Europe, mine de rien, une voie originale qui ferait bien de nous inspirer, en refusant de payer la dette bancaire à la place des créanciers, contraignant même ces derniers à l’assumer ! La dette des banques islandaises est en effet restée une dette privée ! la seule en Europe ! Evidemment, cela n’a pas été sans mal, le gouvernement islandais s’étant dans un premier temps rangé, comme de juste, aux intérêts internationaux, ceux des banquiers britanniques en tout premier lieu, pour tenter de couper court à toute contestation d’une décision politique pour le moins scandaleuse. Il approuva dans un premier temps les plans du FMI de DSK, conduisant à collectiviser une dette privée ! C’était compter sans la mobilisation du peuple islandais, qui fit circuler une pétition, laquelle réunit bientôt les signatures de l’immense majorité d’entre eux, contraignant le gouvernement de l’île à ouvrir par référendum une consultation nationale. Par référendum, les islandais finirent par interdire à l’Etat de garantir cette dette. Bien évidemment, des aménagements furent demandés. Le FMI "vola une nouvelle fois au secours" des islandais pour leur imposer, comme dans le cas de la Grèce aujourd’hui, de véritables taux d’intérêt d’usuriers. Sous la pression populaire, les islandais obtinrent une nouvelle fois la victoire et des taux d’intérêt très bas. Comme quoi tout est possible ! Les anciennes banques furent mises en liquidation sous une forme originale, que décrypte les économistes atterrés dans leur étude, séparant les comptes domestiques des comptes hasardeux. On est ainsi passé d’un effondrement réel du système bancaire islandais (la dette était supérieure au PIB) à une cessation de paiement renflouée par le FMI à des taux d’intérêt très bas, le tout grâce à la mobilisation populaire… De quoi méditer face à l’austérité que l’on veut nous imposer ! --joël jégouzo--.
Les économistes atterrés, 20 ans d’aveuglement -L’Europe au bord du gouffre, ouvrage coordonné par Benjamin Coriat, Thomas Coutrot, Henri Sterdyniak, éditions Les Liens qui libèrent, mai 2011, 173 pages, 9 euros, EAN13 : 9782918597322.
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