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21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 13:33

Quelle nouvelle narration politique rendra réellement justice du sort réservé au grand nombre ? A moins que la misère du monde ne soit, aux yeux des élites politiques, qu’une différence discursive ouvrant la voie aux manipulations textuelles de tragédies dont personne n’a rien à faire.

Le BIP 40 est un baromètre des inégalités et de la pauvreté. Non retenu par l’INSEE. Il témoigne d’une aggravation sans précédent de la pauvreté en France à partir de 2003. L’indicateur élaboré par le Réseau d’alerte sur les inégalités indique une hausse de 5,5% par rapport à 2002. Le précédent record du Bip 40 remontait à 1998. Nous serions entrés dans une spirale morbide d’accroissement des inégalités et de la pauvreté. Les chiffres du Dow Jones et du Cac 40 sont relayés partout dans les médias. Pas ceux du BIP 40. Sous Raffarin, cette spirale a connu un rythme inédit. D’abord sous l’impulsion de la hausse du chômage. Ensuite grâce à une politique monétaire qui favorisa une baisse importante de l’impôt sur le revenu, mais une augmentation des prix à la consommation. Enfin, grâce aux nouvelles conditions de licenciement. L’arrêté pris le 12 janvier 2006 par la chambre sociale de la Cour de cassation autorise désormais le licenciement pour "sauvegarde de la compétitivité de l’entreprise". Une entreprise peut ainsi licencier sur simple étude de prospective, en arguant d’une difficulté qu’elle pourrait rencontrer sur le long terme. Le licenciement économique peut être rendu nécessaire, selon cet arrêté, "pour prévenir des difficultés économiques à venir, liées à des évolutions technologiques et leurs conséquences sur l’emploi, sans être subordonnées à l’existence de difficultés économiques à la date du licenciement". La France est l’un des pays d’Europe où la formation continue est la moins développée, et où cette formation profite d’abord aux plus formés. Seuls 13% de ceux qui n’avaient aucun diplôme ont eu accès à la formation en 2000, contre 51% des bac + 3. Plus de la moitié des cadres supérieurs y ont eu accès, contre 1/5e des ouvriers et 1/3 des employés. Dans les universités françaises, moins du ¼ des populations étudiantes en premier cycle, est issu des familles ouvrières ou d’employés. 12% en 3ème cycle. La population française compte 60% d’ouvriers et d’employés. Selon une enquête inédite (en septembre 2009) des Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) 75% des 667 antennes sondées évoquent une augmentation très rapide des demandes d’aides individuelles depuis le dernier trimestre 2008 (une hausse moyenne de 30% dans 30% des centres). Les aides demandées sont d’abord tournée vers des besoins alimentaires (36% des demandes). Aux populations précaires habituelles s’ajoutent selon les responsables de ces centres des publics nouveaux, inconnus jusque là de leurs services. Près de 20% de ces demandes nouvelles concernent en 2009 des populations salariées. Les pourvoyeurs de repas gratuits sont eux aussi débordés. La Fédération Française des banques alimentaires, qui ravitaille plus de 5 000 associations, enregistre une hausse de plus de 16% de la quantité des produits livrés entre mars 2008 et mars 2009. Dans 250 vestiaires de la Croix-Rouge, le nombre d’acheteurs est en hausse de plus de 15%. A La Fondation Abbé Pierre, la plate-forme téléphonique lancée le 1er juin 2009 a reçu près de 1200 appels de demandent de secours d’urgence, principalement pour faire face aux loyers impayés. Le nombre de dossiers pour surendettement en France a fait un bond de 11% entre juin 2008 et juin 2009.—joël jégouzo--.

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