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La Dimension du sens que nous sommes

Halloween ? Non : LA PEAU ET LA MORT, d’ALEKSANDER WAT

31 Octobre 2011 , Rédigé par texte critique Publié dans #poésie

A Jan Lebenstein
 
 
 
wat.jpgUn squelette qui se respecte
jamais ne se montre
nu
Ce tissu adipeux : son
habit. De muscles aussi. Et la peau, merveilleuse peau
devenue flasque l’âge aidant. Eh là ! ma peau
est flasque oui, mais ce costume est de Balenciaga !
Décoré de la médaille de fer blanc de l’héroïne. Demeure
grande et belle de son hôtesse. La religieuse dégrafera
cette médaille, m’ôtera ce costume –eh là !– de Balenciaga,
me lavera au savon Moscou Rouge, me vêtira
d’un pull-over que tricotèrent gratis
des filles du komsomol ! –admiratrices
de mon mari, grand écri-
vain. Là où battait,
émouvant chiffon,
mon petit
cœur,
on refixera la médaille,
belle médaille de fer blanc.
Et l’on me déposera en tombe,
moi –ce squelette qui tant se respectait
qu’il ne se montrait jamais
nu.   

Aleksander Wat (1990 – 1967). Non daté. Traduit par les soins du Courrier du Centre International d’etudes Poétiques, n0 189, janvier-mars 1991, Bibliothèque Royale, Bruxelles, issn : 0771-6443.

Image : Wat, parue dans la revue polonaise Notatnik frustrata, środa, 12 października 2011.

  
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