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La Dimension du sens que nous sommes

François Hollande : « Mon ennemi, c’est la finance »… (Ah, Ah !)

7 Avril 2014 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique

la-capture.jpgRappelez-vous le candidat François Hollande clamant à corps et à cris qu’il avait le monde de la Finance dans le collimateur et que ces gens-là qui avaient provoqué notre malheur économique n’avaient qu’à bien se tenir… Rappelez-vous Mosconi se félicitant d’une Loi qui allait mettre les banques au pli républicain. Enfin on y était, les banques allaient cesser avec leurs mauvaises manières de mélanger les comptes. C’était fait, elles qui ne souhaitaient rien tant que gagner toujours plus d’argent dans la plus folle des libertés tout en nous faisant croire que plus elles s’enrichissaient, meilleur devenait notre vie au nom de leur fumeuse théorie du ruissellement, allaient devoir solder leur compte moral et se défaire de leur cynique «pile je gagne, face vous perdez»…  Mais rien n’a changé : les profits des banques restent privatisés et leurs pertes socialisées. Mosconi, avec un cynisme pas moins éhonté que celui de son patron Hollande pouvait se féliciter, toute honte bue, d’une Loi juste et efficace, tandis que quelques députés socialistes tombaient des nues en découvrant que ladite Loi ne concernait pas même 1% des activités des banques. La séparation tant bramée n’existait pas. Et pour cause : la Loi de 2013, rédigée par des socialistes, permet aux banques de créer une filiale, nourri par l’argent des particuliers, pour gérer leurs fonds spéculatifs… Mieux, le texte de loi introduit comme critère de distinction le concept d’utilité (sic !). «Utile» traduisant le fait de réaliser une opération avec un «client»… Les opérations de spéculation étant réalisées avec des «clients», tout est devenu «utile» désormais, y compris les opérations les plus spéculatives. Car dans cette Loi française, le montage d’une opération avec un Hedge Fund basé aux îles caïmans est désormais considéré par la Loi comme «utile», parce que réalisé avec des contreparties baptisées «clients» par la banque… Le Ministre socialiste devait même au lendemain de ce vote honteux vanter les fonds spéculatifs parce que servant «utilement» le financement des PME… Une farce quand on sait que ces fonds n’ont d’intérêt qu’à très court terme ! De fait, en 2014, les banques ont de nouveau repris leurs mauvaises habitudes et ne sont toujours pas à l’abri d’une crise financière, n’ayant pas renforcé leurs fonds à bonne hauteur. La seule prévention qu’elles aient prise aura été de complexifier leurs montages et de grossir encore, pour atteindre des seuils critiques les mettant à l’abri de toute rétorsion. La Loi de juillet 2013 expose ainsi toujours le contribuable français aux pertes privées des banques ! Mais il y a mieux en terme de cynisme. On se rappelle François Hollande, à la veille des débats européens sur les paradis fiscaux, vitupérant contre ceux-ci. En avril 2013, à la tribune de l’OCDE, un Haut Fonctionnaire français venait remettre à la suite de ce discours, discrètement, les pendules à l’heure : la France n’entendait pas les condamner. Dans cette droite ligne, en janvier 2014, l’UE voulut conduire des débats sur les mêmes questions. La France et l’Allemagne s’allièrent pour les faire échouer. Il n’était pas question de s’en prendre à la Finance… Qu’est-ce que l’Europe, dans ces conditions ? Bruxelles, nous disent les auteurs de cet essai, preuves à l’appui, est une place forte de la capture des élites politiques par les milieux de la Finance. Qui n’a du reste pas trop à se forcer : ils sortent du même moule. Une oligarchie, savourant sa victoire avec la complicité de médias stipendiés. Une place forte où les textes de Loi eux-mêmes, sur cette question, sont rédigés par les milieux de la Finance… Sans que jamais ne puisse s’exercer aucun contrôle démocratique, puisque le Conseil prévaut sur le Parlement… Le cynisme politique a de beaux jours devant lui !
 
La capture, de Christian Chavagneux et Thierry Philipponnat, éd. La Découverte, 20 mars 2014, coll. Cahiers Libres, 131 pages, 12 euros, ISBN-13: 978-2707177865
 
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