Faut-il blanchir (en Suisse) la classe politique française ?
3 Avril 2013 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
Assez ! L’histoire serait savoureuse s’il n’y avait autant de misère et d’injustice en France !
Donc le Ministre socialiste du Budget, en charge de la lutte contre la fraude fiscale, était un fraudeur…
Comment un tel homme a-t-il pu parvenir au sommet de cette hiérarchie administrative ?
Un homme dont, en outre, on connaissait les fonctions, tant privées que publiques, et dont nul n’ignorait qu’il était au centre de conflits d’intérêts inadmissibles…
Une brebis galleuse aujourd’hui. C’est bien commode.
Peut-on s'en sortir aussi commodément ?!
Assez de déclarations vertueuses ! Assez d’éléments de parole offusqués, outragés !
Rappelons le contexte –il est franco-français- : le 12 avril 2012, trois semaines après la première parution du livre d’Antoine Peillon, le Parquet de Paris désignait (enfin) un juge d’instruction pour mener une information judiciaire sur l’évasion fiscale en France… Et c’était tout. La Représentation républicaine refermait le dossier.
Le 17 avril 2012, ce même Peillon était (enfin toujours) auditionné par la commission d’enquête sénatoriale sur l’évasion fiscale. L’auteur exposa ce que tout le monde savait : la police et la Justice françaises disposaient d’une masse invraisemblable d’informations sur la question -dont elles n’avaient jamais rien fait.
Et pour cause : le 23 mai 2012, le Juge témoignait à son tour devant la même commission sénatoriale, pour révéler l’existence d’un verrou politique : il devait attendre une plainte du Ministre du Budget (le nouveau, Cahuzac) pour instruire officiellement son enquête. Jamais aucun ministre du Budget, en France, ne s’était soucié de porter plainte contre l’évasion fiscale. On le comprend mieux aujourd’hui…
Le 3 juillet 2012, Jean-Marc Ayrault promettait de régler une fois pour toute la question de l‘évasion fiscale. On a vu comment.
Le 24 juillet 2012, la commission d’enquête sénatoriale livrait ses conclusions : 50 milliards font illicitement défaut au Budget de la France. La commission faisait 59 propositions pour contrôler cette évasion fiscale. Le rapport de ladite commission devait être remis au Ministre de l’économie (Mosconi) et proposé à l’Assemblée nationale dans le cadre du débat budgétaire.
On attend toujours.
On a inscrit dans la Constitution la règle d’or, mais on refuse de mettre un terme à la fraude fiscale.
Une fraude qui est l’un des facteurs majeurs de la crise économique, avec au cœur de ces agissements l’UBS, banque suisse, artisan majeur de l’évasion fiscale dans le monde.
La République est notre bien le plus précieux, affirme François Hollande. Peut-être pas la Vème République…
Ces 600 milliards qui manquent à la France : Enquête au coeur de l'évasion fiscale, Antoine Peillon, Points, novembre 2012, 184 pages, 6,30 euros, isbn 13 : 978-2757830901.
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