Exil, de Lion Feuchtwanger
30 Septembre 2012 , Rédigé par texte critique Publié dans #en lisant - en relisant
Publié initialement à Berlin en 1956, commencé en 35 et achevé en août 39, Feuchtwanger conçut Exil comme le roman historique de l’opposition allemande au nazisme, émigrée en France. Pour point de départ de cette immense fresque, il prit l’enlèvement du journaliste juif allemand Berthold Jacob par les SS et le rachat du journal d’opposition Westland par le IIIe Reich. C’est l’époque où les nazis exterminent leur opposition politique dans toute l’Europe sans trop se soucier des conséquences, inexistantes, les pays européens s’obstinant à les trouver fréquentables.
Le cadre est donc celui de la rédaction parisienne d’un journal de l’émigration allemande. Une poignée de personnages, minutieusement décrits, nous fait entrer dans l’intimité de cette émigration. Plongée dans la misère, c’est son inévitable dégradation sociale et morale que Feuchtwanger dépeint. L’exil, son ampleur, son étroitesse, nous est conté sans fioriture : la misère brise les vies. Déconvenues, échecs, rien ne nous est épargné de ces malentendus cruels où les vies basculent. Ni rien non plus du carriérisme qui sévit dans les milieux pro-nazis parisiens, qu’ils soient allemands ou français.
Ce qui fait la force narrative de ce roman, c’est sans doute cette petite voix intérieure qui contamine tous les personnages, scrutant, soupesant devant nous les éléments de leur décision. Une petite voix fascinante de refuser pareillement de se perdre.
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