DU TRAVAIL, SARKOZY A FAIT TABLE RASE...
Discorde nationale, son 1er Mai à lui !
Relayant la stratégie patronale de destruction des emplois, Sarkozy veut de nouveau monter les français contre les français et célébrer une "vraie fête du travail" dont les relents pour le coup pétainistes ne font plus aucun doute -on se souviendra en effet que c'est Pétain qui instaura ce 1er Mai comme «la fête du Travail et de la Concorde sociale», le 24 avril 1941. Réappropriation sauvage, comme l'affirme à juste titre Libération, dont les accents anti-syndicaux augurent bien de ce que serait son deuxième quinquennat si par malheur Sarkozy devait reprendre le Pouvoir ! Une fête qui aboutirait à célébrer la vraie précarité pour tous, inutile de revenir sur le bilan de Sarkozy en la matière, désormais bien connu, tout comme il est inutile de préciser que la crise n'est qu'un prétexte.
Alors revenons un peu en arrière à propos de travail : du temps de Sartre, la nécessité de fournir un travail était la norme éthique de la société bourgeoise. Aujourd’hui, c’est fini. Le pouvoir politico-médiatique, le plus scandaleux et le plus cynique qui ait jamais vu le jour, part, lui, du principe que le travail n'est qu'une variable d'ajustement des marchés financiers, ou qu'un élément de langage que l'on peut jeter comme un os à ronger aux plus fragiles pour leur faire avaler des couleuvres. De proche en proche, ce pouvoir aura fini par instruire des groupes sociaux comme n’étant plus des sujets du Droit français. Ce n’est pas seulement que la norme ancienne, bourgeoise, ait été suspendue ; la violence hors norme qui a été mise en perspective dans l’espace social s’est exprimée comme aucune autre avant elle, rejoignant, tout bien considéré, les discours enflamés du populisme noir des années 30 qui paraît soudain de nouveau taillé à notre mesure !
Le populisme noir pour ultime vérité d’un Peuple moins introuvable que dissimulé, exhibé aujourd'hui sans vergogne par un Pouvoir qui témoigne d'une pathologie sociale terrifiante. La France d’aujourd’hui ? Sarkozy voudrait en faire une foule sans légitimité. La précarité de masse ? Un élément de langage. Le travail ? Une simple variable d’ajustement. Tout centime financier vaut mieux que la vie d’un travailleur. Et l’on ne nous demande sûrement pas de donner notre avis sur cette option fondamentale de la société française : le Capital France relève du bon usage des techniques financières. Plus d’interdit : la vie humaine n’est plus sacrée. Demain, des millions d'autres à la rue. Un vrai crime d’Etat, qu’on se le dise, car ce dernier ne protègera que certaines vies, définies sous le manteau des barons de la Finance. Cette amoralité sordide masque tout juste qu'il y a un cadavre dans le placard de la Nation française : celui de la France d’en bas, et que sous ce cadavre repose une plage, une vraie, où les nantis se dorent la pilule. L’horreur serait donc notre seul avenir commun... La précarité de masse, le seul vrai destin de cette France de Sarkozy. Superbe pied de nez à l’Histoire : la France est ruinée par une certaine idée libérale de la Nation française ! "Ruinée" : cela dit assez que la France d’en haut ne fait qu’imposer un cheminement pseudo éthique à l’opinion nationale : on demande aux plus désespérés de garder foi en toutes les trahisons à venir ! Enorme mystification : l’option morale n'est en fait qu'une option politique au sein de laquelle l’intolérance est devenue la norme. Une norme institutionnalisée par l’Etat lui-même. La norme de cette "France bourgeoise au dos facile", comme l'écrivait Verlaine dans un poème d'hommage à Louise Michel, de cette France arrogante que la rage mord et qui croyait avoir trouvé son commissionnaire, à défaut de hérault !
Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale, rapport 2009-2010 :
http://www.onpes.gouv.fr/Le-Rapport-2009-2010.html
le rapport lui-même, en pdf : http://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/RapportONPES_2009-2010.pdf