LA FRANCE DE SARKOZY ? UN CRIME POUR EXCLUS.
La présidence Sarkozy, la plus scandaleuse et la plus cynique qui ait jamais vu le jour, part du principe que les précaires ne sont plus des agents sociaux. De proche en proche, ce pouvoir a instruit des groupes sociaux comme n’étant plus des sujets du Droit français. Voire des couches de la population qui sont redevenues des citoyens de seconde zone, des indigènes, comme ces petits-enfants d'immigrés, français depuis belle lurette ! Ce n’est pas seulement que la norme ancienne, bourgeoise, ait été suspendue par l'incurie néo-libérale, la visée était plus terrible que cela : il s’agissait d’éliminer purement et simplement ces groupes sociaux qui ne devaient plus appartenir à la Cité sinon pour ré-articuler la trope de l’ennemi nécessaire à la réélection du candidat des riches… L’un des moyens pour y parvenir était simple, trop simple : la violence des exclus. Cette violence inacceptable, irrécupérable, hors norme, mise en perspective dans l’espace social par des discours de haine. La violence symbolique de l’Etat, avec l’Etat sarko, s’est exprimée librement pendant cinq longues années. Un populisme noir semblable à celui des années 30, retaillé à notre mesure... Le populisme pour ultime vérité d’un Peuple moins introuvable que dissimulé. Sarkozy ? Une pathologie sociale terrifiante pour bilan, où le monde des citoyens de la France d’en bas a lentement pourri. La France d’aujourd’hui ? Une foule tragique frappée de plein fouet par une crise en leurre. Une foule dépossédée de sa légitimité. Un vrai crime d’Etat, ce dernier ayant tranché brutalement : qu’on se le dise, il ne protègera que certaines vies, définies sous le manteau de cet ensemble idéologique qu’est le milieu politico-médiatique ultra-conservateur. La précarité de masse ? Il s’en fiche. Le travail ? Une simple variable d’ajustement. Tout centime financier vaut mieux que la vie d’un travailleur. Et l’on ne nous demande sûrement pas de donner notre avis sur cette option fondamentale de la société française. Au mieux, le discours s'est fait mensongèrement savant : le Capital France relève du bon usage des techniques financières. Plus d’interdit : la vie humaine n’est pas sacrée, les médias en ont actualisé l'ultime vérité - quel journaliste s’est réellement indigné du scandale de la misère en France ? Cette amoralité sordide au bout du rouleau, tout de même, ne peut plus masquer qu’il y a un cadavre dans le placard de la Nation française : celui de la France d’en bas, et que sous ce cadavre repose une plage, une vraie, où les nantis se dorent la pilule. L’horreur serait donc à venir ? Sarkozy serait notre seul avenir commun ? Mais il suffit de porter la main à l’oreille pour entendre croître sous la précarité de masse le vrai destin de cette France qu'il convoite. Superbe pied de nez à l’Histoire : la France d’en bas aura été ruinée par une certaine idée libérale de la Nation française ! "Ruinée" : cela dit assez que la France d’en haut n'a fait qu’imposer un cheminement pseudo éthique à l’opinion, en demandant aux plus désespérés de garder une conduite exemplaire ! Enorme mystification : car l’option morale est en fait une option politique au sein de laquelle l’intolérance est devenue la norme. Une norme institutionnalisée par l’Etat lui-même!
Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale, rapport 2009-2010 :
http://www.onpes.gouv.fr/Le-Rapport-2009-2010.html
le rapport lui-même, en pdf :
http://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/RapportONPES_2009-2010.pdf
Le Salarié de la précarité, de Serge Paugam, PUF, coll. Le Lien Social, mai 2000, 437 pages, ISBN-13: 978-2130508182.