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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 04:03

jardinier.jpgCet été, osez le vrai voyage botanique, parmi la flore des gares, des boucheries, des fenêtres et des balcons… Ou bien cultivez votre jardin, si vous avez la chance d'en avoir un ! 

Mais des cent manières de créer un jardin, la meilleure n’est sans doute pas celle de payer un jardinier. Celui-ci ne vous plantera tout d’abord que de vulgaires bouts de bois plus proches du manche de balai que du forsythia dont vous rêviez… Et s’il retourne votre terre, soyez sûr qu’il ne vous en laissera qu’un désolant désert de gris pour tout gazon. Quelques temps encore, et vos allées ne seront que boue gluante partageant deux carrés de moisissure verdâtre. Vous haussez le sourcil ? Jardinez donc vous-même, vous comprendrez de quoi l’on parle ! Une fleur, ce n’est pas simplement une chose que l’on offre : c’est un «truc» qui hiverne, se bêche, se fume, s’arrose… Le véritable jardinage ne comporte aucune activité méditative. Čapek, son dernier grand théoricien, savait bien, lui, de quoi il retournait : le vrai jardinier n’est pas celui qui cultive les fleurs, mais celui qui travaille la terre. Les rosiers sont faits pour les dilettantes. Lui n’a d’yeux que pour ce que le profane ne voit pas ; ses secrets sont enfouis dans la composition de son incroyable humus dont il connaît, seul, la formule chimique. Karel Čapek sait d’ailleurs reconnaître entre mille le vrai jardinier, à sa curieuse physionomie : l’authentique est ordinairement terminé, vers le haut, par son derrière. La tête, elle, pend quelque part entre les genoux. Et hormis le soir, au moment de l’arrosage, il mesure rarement plus d’un mètre de hauteur… 

 

L’année du jardinier, Karel Čapek, traduit du tchèque par Joseph Gagnaire,  10-18, coll. Domaine étranger, 154p., 5 euros, ISBN-13: 978-2264030337

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