Crise financière : l’ophtalmologie de la peau de saucisson. Il y a un cadavre dans le placard de la République française -celui de la France d’en bas.1/3
Quelle nouvelle narration politique
rendra réellement justice du sort réservé au grand nombre ?
A moins que la misère du monde ne soit, aux yeux de nos élites, qu’une différence discursive ouvrant la voie aux manipulations textuelles de tragédies dont personne n’a rien à faire.
Le revenu moyen des ménages français est de 50 % plus élevé que celui des familles habitant les zones urbaines dites sensibles. La pauvreté est telle dans les Cités que « là-bas », la part des revenus inférieurs à 455 euros mensuels frappe, comme à Toulon ou Perpignan, 60% des ménages. Les 10 % des français les plus pauvres perçoivent 4 % de la masse totale des revenus. Les 10 % les plus riches en reçoivent 22,7 %. En y ajoutant les revenus du patrimoine, le déséquilibre est en réalité plus important. Sur le sujet, les plus récentes études de l’INSEE remontent à 1996. A une époque où le recul du chômage avait provoqué une hausse temporaire des revenus des ménages du bas de l’échelle (+7,8%). Depuis, les progressions les plus fortes des revenus ne se sont faites sentir que parmi les catégories les plus aisées : + 12,6 %, pour les 10 % les plus riches. 10% des français vivent avec des revenus inférieurs à 650 euros par mois. 40% avec moins de 1040 euros. Les cadres supérieurs gagnent deux fois plus d’argent que la moyenne des salariés. Mais les données de l’Insee excluent de leur enquête les avantages financiers accordés aux cadres : stock-options, primes, etc. Et ne tiennent aucun compte de l’effet de génération : les cadres sont généralement plus jeunes que les autres salariés. A âge équivalent, l’écart est gigantesque. Enfin, l’étude exclut de son champ le temps partiel, éliminant pour le coup le très grand nombre de femmes employées précairement. (Source : Insee, données 2003). Depuis 1990, la proportion de ceux qui partent en vacances stagne désormais en France, voire périclite. 4 français sur 10 ne quittent jamais leur domicile. 90% des cadres partent en vacances. En vacances, les plus modestes passent leurs nuitées en famille. Les cadres partent moins longtemps mais plus souvent, à l’étranger et séjournent à l’hôtel. Selon l’INSEE, employés et ouvriers partent aujourd’hui moins qu’il y a cinq ans, et nettement moins qu’il y a dix ans. 90 % des cadres sont en bonne santé. Les chômeurs, selon les études de la Sécu, ont une probabilité de près de 7% plus élevée qu’un actif de développer une maladie grave. A 35 ans, l’espérance de vie d’un ouvrier est inférieure de 6,5 ans à celle d’un cadre. Les ouvriers et les non-diplômés recourent deux fois moins aux spécialistes qu’aux généralistes. Le taux de recours aux spécialistes, en France, varie du simple au double selon que le ménage possède un revenu mensuel inférieur à 600 euros ou supérieur à 2000 euros. Les bébés de moins d’un an ne fréquentent le pédiatre qu’une fois sur trois consultations nécessaires dans un ménage d’ouvriers, contre une fois sur deux chez les cadres. Lorsque l’on se retrouve au chômage, statistiquement, on a trois fois plus de risques de décéder qu’un homme actif. Selon une enquête du Credes (1996-1997), 25% des chômeurs sont victimes d’une dépression, contre 13 % des actifs. 1/5ème des employés étaient en dépression lors de cette enquête, contre 10% de cadres supérieurs. Selon les études du CREDES, les ingénieurs vont plus souvent chez le dentiste que les ouvriers. La proportion de cadres supérieurs qui sont allés chez le dentiste lors de cette enquête est deux fois plus élevée que celle des ouvriers. le 21 mars 2004, pour la première fois depuis 1902, la France adoptait une loi de santé publique. Dans le cadre de cette Loi, la question des inégalités d’accès aux soins médicaux ne fut pas discutée. Pourtant, l’article 1er du projet de Loi relatif à la politique de santé publique, stipule que celle-ci «concerne la réduction des inégalités, par la promotion de la santé, le développement de l’accès aux soins et aux diagnostics sur l’ensemble du territoire». In extremis, lors du passage du texte au Sénat, le 14 janvier 2004, Jack Ralite, a demandé que soit ajoutée la formule : «et par la lutte contre l’ensemble des facteurs d’inégalités sociales de santé». Il a aussi tenté d’évoquer la réalité de la pauvreté dans sa commune d’Aubervilliers, dont certains citoyens «en étaient à un point tel qu’ils étaient comme hors santé ». Jean-François Mattéi lui opposa une fin de non recevoir, affirmant que cela pouvait mener les Comptes Publics à la catastrophe. L’amendement 276 a été rejeté par les sénateurs. La loi de santé publique limitait du coup son champ d’application au seul système de prévention et de soins. La France occupe le dernier rang en Europe pour les inégalités sociales. Le texte de Loi sur la Santé n’a pas force de Loi en France : il s’agit d’un simple référentiel, délivrant le sens général de l’esprit français en matière de santé. Parmi les «cent objectifs de santé publique» que se donne l’État dans ce document, un seul concerne «la réduction des inégalités devant la maladie et la mort ». Six autres portent sur la réduction des «troubles musculo-squelettiques». Aucun indicateur d’évaluation n’est mis en place pour mesurer les disparités devant la santé. La directive recommande de ne prendre en compte que « des résultats globaux». Selon le ministère de l’Emploi, près de 7 millions de français vivent aujourd’hui avec des minima sociaux. --joël jégouzo--.
rendra réellement justice du sort réservé au grand nombre ?
A moins que la misère du monde ne soit, aux yeux de nos élites, qu’une différence discursive ouvrant la voie aux manipulations textuelles de tragédies dont personne n’a rien à faire.
Le revenu moyen des ménages français est de 50 % plus élevé que celui des familles habitant les zones urbaines dites sensibles. La pauvreté est telle dans les Cités que « là-bas », la part des revenus inférieurs à 455 euros mensuels frappe, comme à Toulon ou Perpignan, 60% des ménages. Les 10 % des français les plus pauvres perçoivent 4 % de la masse totale des revenus. Les 10 % les plus riches en reçoivent 22,7 %. En y ajoutant les revenus du patrimoine, le déséquilibre est en réalité plus important. Sur le sujet, les plus récentes études de l’INSEE remontent à 1996. A une époque où le recul du chômage avait provoqué une hausse temporaire des revenus des ménages du bas de l’échelle (+7,8%). Depuis, les progressions les plus fortes des revenus ne se sont faites sentir que parmi les catégories les plus aisées : + 12,6 %, pour les 10 % les plus riches. 10% des français vivent avec des revenus inférieurs à 650 euros par mois. 40% avec moins de 1040 euros. Les cadres supérieurs gagnent deux fois plus d’argent que la moyenne des salariés. Mais les données de l’Insee excluent de leur enquête les avantages financiers accordés aux cadres : stock-options, primes, etc. Et ne tiennent aucun compte de l’effet de génération : les cadres sont généralement plus jeunes que les autres salariés. A âge équivalent, l’écart est gigantesque. Enfin, l’étude exclut de son champ le temps partiel, éliminant pour le coup le très grand nombre de femmes employées précairement. (Source : Insee, données 2003). Depuis 1990, la proportion de ceux qui partent en vacances stagne désormais en France, voire périclite. 4 français sur 10 ne quittent jamais leur domicile. 90% des cadres partent en vacances. En vacances, les plus modestes passent leurs nuitées en famille. Les cadres partent moins longtemps mais plus souvent, à l’étranger et séjournent à l’hôtel. Selon l’INSEE, employés et ouvriers partent aujourd’hui moins qu’il y a cinq ans, et nettement moins qu’il y a dix ans. 90 % des cadres sont en bonne santé. Les chômeurs, selon les études de la Sécu, ont une probabilité de près de 7% plus élevée qu’un actif de développer une maladie grave. A 35 ans, l’espérance de vie d’un ouvrier est inférieure de 6,5 ans à celle d’un cadre. Les ouvriers et les non-diplômés recourent deux fois moins aux spécialistes qu’aux généralistes. Le taux de recours aux spécialistes, en France, varie du simple au double selon que le ménage possède un revenu mensuel inférieur à 600 euros ou supérieur à 2000 euros. Les bébés de moins d’un an ne fréquentent le pédiatre qu’une fois sur trois consultations nécessaires dans un ménage d’ouvriers, contre une fois sur deux chez les cadres. Lorsque l’on se retrouve au chômage, statistiquement, on a trois fois plus de risques de décéder qu’un homme actif. Selon une enquête du Credes (1996-1997), 25% des chômeurs sont victimes d’une dépression, contre 13 % des actifs. 1/5ème des employés étaient en dépression lors de cette enquête, contre 10% de cadres supérieurs. Selon les études du CREDES, les ingénieurs vont plus souvent chez le dentiste que les ouvriers. La proportion de cadres supérieurs qui sont allés chez le dentiste lors de cette enquête est deux fois plus élevée que celle des ouvriers. le 21 mars 2004, pour la première fois depuis 1902, la France adoptait une loi de santé publique. Dans le cadre de cette Loi, la question des inégalités d’accès aux soins médicaux ne fut pas discutée. Pourtant, l’article 1er du projet de Loi relatif à la politique de santé publique, stipule que celle-ci «concerne la réduction des inégalités, par la promotion de la santé, le développement de l’accès aux soins et aux diagnostics sur l’ensemble du territoire». In extremis, lors du passage du texte au Sénat, le 14 janvier 2004, Jack Ralite, a demandé que soit ajoutée la formule : «et par la lutte contre l’ensemble des facteurs d’inégalités sociales de santé». Il a aussi tenté d’évoquer la réalité de la pauvreté dans sa commune d’Aubervilliers, dont certains citoyens «en étaient à un point tel qu’ils étaient comme hors santé ». Jean-François Mattéi lui opposa une fin de non recevoir, affirmant que cela pouvait mener les Comptes Publics à la catastrophe. L’amendement 276 a été rejeté par les sénateurs. La loi de santé publique limitait du coup son champ d’application au seul système de prévention et de soins. La France occupe le dernier rang en Europe pour les inégalités sociales. Le texte de Loi sur la Santé n’a pas force de Loi en France : il s’agit d’un simple référentiel, délivrant le sens général de l’esprit français en matière de santé. Parmi les «cent objectifs de santé publique» que se donne l’État dans ce document, un seul concerne «la réduction des inégalités devant la maladie et la mort ». Six autres portent sur la réduction des «troubles musculo-squelettiques». Aucun indicateur d’évaluation n’est mis en place pour mesurer les disparités devant la santé. La directive recommande de ne prendre en compte que « des résultats globaux». Selon le ministère de l’Emploi, près de 7 millions de français vivent aujourd’hui avec des minima sociaux. --joël jégouzo--.
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