Il y a un cadavre dans le placard de la Vème République
Celui des Peuples français acculés à la misère et des populations étrangères que la France, pendant des millénaires, a accueillies et sans lesquelles elle n’aurait pas été la Nation qu’elle est.
Et tandis que certain ministre promène ses deux enfants en Falcon, 1,5 millions d’autres enfants vivent dans la pauvreté. Entre 2008 et 2012, 440 000 enfants supplémentaires ont plongé avec leurs familles sous le seuil de pauvreté en France (Insee).
600 000 enfants grandissent dans des environnements destructeurs, sinon à la rue : c’est le cas pour 31 000 d’entre eux ! Un chiffre en augmentation de 44% entre 2001 et 2012 sur tout le territoire, et de 84 % pour la seule agglomération parisienne… Selon le rapport d’enquête ENFAMS (enfants et familles sans logement personnel en Ile-de-France) de l’Observatoire du Samu Social de Paris, les familles constituent aujourd’hui entre 35 % et 40 % des SDF.
Par parenthèse, les bidonvilles ont fait leur retour dans cette France néolibérale : on en compte aujourd’hui 400, de véritables villes selon l’état des lieux réalisé fin 2013 par la Délégation Interministérielle à l’Hébergement et l’Accès au Logement (DIHAL), Et c’est sans compter les «campements» que le gouvernement s’évertue à démanteler sans proposer de solution aux êtres humains qui les habitaient, l’état se contentant de les chasser jour après jour sans considération pour les enfants que leurs parents, dans ces situations extrêmes, avaient réussi à scolariser. Les enfants les plus discriminés en matière d’accès à l’éducation en France sont ainsi ceux qui vivent en bidonvilles : à peine la moitié d’entre eux peuvent aller à l’école ou au collège et plus rarement encore au lycée. Le collectif ROMEUROPE estime que «5 000 à 7 000 enfants roms migrants en France arrivent ou arriveront à l’âge de 16 ans en France sans avoir jamais ou presque été scolarisés.»
En octobre 2012, le Défenseur des droits avait alerté le Premier ministre quant au phénomène de déscolarisation des enfants des bidonvilles provoqué par les opérations d’évacuation. Ces démantèlements à répétition des camps, outre leur impact traumatisant sur les enfants, qui dans la plupart des cas appréhendent d’être de nouveau scolarisés, devinant que c’est cette scolarisation qui conduit les Pouvoirs Publics à ordonner l’opération, ont évidemment des conséquences extrêmement néfastes sur la scolarisation des enfants. Le dernier rapport Innocenti paru à l’automne 2014 place la France en queue de classement des pays de l’OCDE sur ces questions.
Selon l’Insee, la cause la plus évidente de la pauvreté des enfants est bien évidemment la situation professionnelle des parents : un chômage à vie et qui conduit rapidement à ne vivre qu’avec des minima sociaux inférieurs au seuil de pauvreté. Des centaines de milliers d’enfants vivent ainsi dans l’insécurité économique et sociale et demeurent à l’écart des normes de confort dont bénéficient les autres enfants, ceux qui peuvent se balader en Falcon pour assister à un match de football...
Les répercussions de cette insécurité sont nombreuses, en particulier sur la santé : ces enfants souffrent davantage d’obésité par exemple que le reste des enfants, mais surtout, la pauvreté appelle la pauvreté : ces enfants sont condamnés à ne jamais pouvoir travailler au calme, et donc à ne jamais pouvoir «réussir».
Les évaluations internationales, notamment PISA, soulignent que la corrélation entre le milieu socio-économique et la performance est bien plus marquée en
France que dans la plupart des autres pays de l’OCDE. Le système d’éducation français est plus inégalitaire aujourd’hui qu’il ne l’était il y a trente ans… Les inégalités sociales se sont surtout aggravées : de 43 points entre 2003 et 2006 par exemple à 57 points entre 2006 et 2012… En France, lorsque l’on vient d’un milieu défavorisé, on a clairement aujourd’hui moins de chance d’en sortir qu’il y a 30 ans… Et comme le rappelle Stephane Bonnery, Démocratisation et inégalités ne s'excluent pas : elles vont de pair. Depuis 150 ans, rappelle-t-il, chaque fois que l'école s’est ouverte à une plus large population, elle a mis en place des mécanismes de sélection plus insidieux, les déplaçant chaque fois pour les rendre moins voyants. En France, on n’a pas l’équation Démocratisation ou inégalités, mais les deux se conjuguent pour annihiler tout espoir de changement.
Fin mars 2015, le nombre de chômeurs s'élevait en France à 5 997 800 toutes catégories confondues. Rappelons que la moitié des chômeurs touche moins de 500 euros par mois. Qu’un tiers des chômeurs ne touche aucune indemnité. Et que 1,691 millions de personnes vivent au RSA, tandis que le nombre de SDF, s’élève à plus très loin de 200 000, dont 1/3 sont des salariés pauvres… (« Plus très loin signifiant que l’Insee a cessé d’en tenir els comptes…).
Le montant du RSA, pour un parent isolé avec un enfant s’élève à 770,82 euros. A 924,99 euros s‘il a deux enfants. Essayez de vivre avec un tel montant… Pour une personne sans enfant, il s’élève à 492 euros mensuel.
La France compte 8,8 millions de pauvres selon les données 2011 de l’Insee. Soit 14,3 % de la population…
Quelle nouvelle narration politique rendra justice du sort réservé au grand nombre ?