C’est maintenant qu’il faut prendre la Bastille !
7 Mai 2012 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
C’est maintenant que tout commence. Maintenant qu’il faut convaincre, poser les actes symboliques qui lèveront les craintes, mobiliseront les volontés, soulèveront les ferveurs. C’est maintenant qu’il ne faut rien recommencer. Surtout pas mai 81 ! Car c’est maintenant qu’il faut rompre, aussi, avec cette ancienne fausse droite affublée d’un gros nez rose, qui nous a tant coûté. La Droite est à reconstruire. La Gauche aussi. Ce que le Président Hollande semble avoir compris, lui qui n’a eu de cesse, tout au long de sa campagne, de chercher les nouvelles narrations politiques capables de pointer cet horizon nouveau où cesser de désespérer. Lui qui n’a cessé de placer la question du pouvoir et de son exercice au cœur du débat politique français. Le Président Hollande a parfaitement compris que le candidat sortant avait abîmé la gouvernance républicaine, au point qu’avec lui, l’Etat n’était plus identique à la société –et ne cherchait du reste pas même à la représenter. Le Président Hollande a parfaitement compris que tout le problème, effectivement, était désormais de poser les cadres institutionnels qui sauraient limiter la Puissance Publique pour en garantir l’efficacité et l’orientation fondamentale, celle de la Justice, qui est l’essence même du caractère démocratique de nos sociétés.
C’est pourquoi l’électorat devra récupérer encore, demain, sa capacité à donner de la voix. Car il est temps de réaliser que le quinquennat qui s’achève aura tout fait pour faire voler en éclat la sphère du citoyen, et nous faire oublier que le citoyen vivait dans le champ politique de l’engagement public pour le Bien Commun, à l’inverse du bourgeois ou du bobo, qui ne sont que des usuriers du droit commun.
Contre les discours égoïstes, contre les discours de haine, contre les discours de peur, les travaux que le Président Hollande devra entreprendre sont énormes : le candidat sortant abandonne un pays ravagé. Un pays qu’il a ravagé. Il lègue aux français son désastre. Economique tout d’abord, avec ce qui apparaît désormais comme la présidence la plus dispendieuses de toute l’histoire de la Vème République. Un désastre politique ensuite, qui n’aura cessé de propulser sur le devant de la scène le Front National, au risque de briser la Droite républicaine et de la faire tomber entre des mains nauséabondes. Un désastre moral encore, le candidat sortant ayant réussi ce tour de force de faire du mensonge la rhétorique de l’Etat français, de faire de la division la rhétorique de l’Etat français, de faire de l’exclusion la rhétorique de l’Etat français. Un désastre idéologique. Un désastre civique. Un désastre culturel. C’est maintenant que tout commence. Sur ses ruines.
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