AVIS NECESSAIRE A CEUX QUI VEULENT DEVENIR RICHES
23 Octobre 2009
Publié dans
#essais
Savant, Homme d’Etat, la réputation de Benjamin Franklin, l’imprimeur de Philadelphie, n’est plus à faire. L’homme qui révéla la foudre, Maître des Postes des colonies, cachait pourtant bien d'autres casquettes. Restait ainsi à découvrir le moraliste en lui. Chose faite avec cet ouvrage, copieux d’enseignements sur des principes dont on dit volontiers qu’ils inspirèrent l’Amérique moderne. Benjamin Franklin publia sous le pseudonyme de Richard Saunders une morale de l’argent, développant un art de la vertu peu commun. Sa vie laborieuse, orientée en permanence vers ce qui est utile, paraît avant la lettre fidèle à l’esprit de quelque petit traité des grandes vertus bien connus chez nous. Vérité, sincérité, intégrité, voilà le tiercé gagnant, le voudrait-il du moins, qui doit permettre aux hommes d’humble condition de s’élever au-dessus d’eux-mêmes dans une nation prospère, au sein de laquelle les riches ont besoin de gens honnêtes pour faire fructifier leurs affaires et devenir très riches – c’est-à-dire bien moins honnêtes et scrupuleux sur le respect des susdites valeurs, cela va de soi. Honnête, c’est-à-dire évidemment «industrieux». Dur au labeur plutôt que rusé, un rien empressé à bien faire. Et s’il lui en reste le temps, l’honnête homme selon Benjamin se montrera soucieux d’audace (quelle expression !), n’hésitant pas à saisir toutes les opportunités d’enrichissement. Car, conformément à la morale protestante, les règles de prudence ne valent que dans la conduite des affaires privées. Dans le monde, le déploiement de l’intelligence pratique est la règle. –
joël jégouzo--.
Avis nécessaire à ceux qui veulent devenir riches, Benjamin Franklin, coll « Mémoire des Amériques », éditions Comeau et Nadeau, puis Agone, mars 2000, 286p., EAN : 978-2910846268.
Réédité en 2005 par les éditions Lux Québec, isbn : 2922494128