AUX FAISEURS DE PATRIE…
28 Janvier 2010 , Rédigé par du texte au texte Publié dans #en lisant - en relisant
Il est vrai que l’époque lui offrait plus que de raison prétextes à moqueries.
Dans ces temps remarquables de l’Empire Austro-Hongrois en effet, où la Loi autrichienne du 8 janvier 1801 avait assimilé les chats aux malades mentaux, l’Empire tout entier prêtait à sourire.
Anarchiste, président d’un parti pataphysique, artiste de cabaret, écrivain et dresseur de chiens, l’auteur de l’inénarrable soldat Chvéïk, lui, retenait son hilarité pour mieux faire pleurer de rire ses contemporains. Et de Prague à Budapest, en passant par Moscou et la Bavière, il s’en donnait à cœur joie pour ridiculiser l’administration austro-hongroise, prototype de tous les travers du genre.
Les nouvelles réunit sous le titre sont cependant inégales, ce qui est extrêmement rare chez Hašek, champion toute catégorie du loufoque littéraire. Sans doute parce que l’éditeur a bricolé un recueil plus qu’il n’a songé à le composer, oubliant au passage que Hašek ne réussit jamais aussi bien que lorsqu’il démonte avec une acuité sans pareille les rouages de l’absurde moderne. Bien des nouvelles lèvent tout de même un franc fou rire. En particulier celle où il se voit nommé gouverneur de la ville de Bougoulma, dans laquelle il se rend accompagné de ses douze « tchouvaches » dont personne ne comprend la langue, pas même lui. (En s’étonnant au passage de la retrouver dans ce recueil, alors qu’elle figure déjà dans d’autres publications du même éditeur).—joël jégouzo--.
De Prague à Budapest de Jaroslav Hašek, nouvelles traduites du tchèque par Héléna Fantl et Rudolph Bénès, éditions Ibolya Virag, coll. Parallèles, juin 2001, 166p., 10 euros, ISBN : 2911581032
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