AU DELA DE NOUS…
27 Janvier 2010 , Rédigé par du texte au texte Publié dans #IDENTITé(S)
Dans la quête de toute identité, Au delà serait le concept fondamental, impliquant l’idée d’un déplacement physique redoublant tout dépassement existentiel : Ulysse, figure de la Mètis. Ni trop masculin, ni trop féminin, brouillant les genres et les causes : non exclusivement grec en fin de compte, à l’arrivée de son périple, et un temps, la mauvaise voile hissée par mégarde, ni mort ni vivant…
Soit une représentation de soi qui ne s’expose que dans ce processus de répétition qui suppose qu’il y ait de la contiguïté entre le présent et le passé, et non de la continuité (le temps du maintenant selon Walter Benjamin, qui ne peut être celui de l’ici, mais celui d’un va-et-vient spatio-temporel).
Un au delà (et non le simple « au-delà ») que nous ne pourrions donc pas déduire de catégories apprivoisées, et que l’on ne pourrait situer que dans les discontinuités des micro-histoires ( du genre de celles des minorités) – pour déjouer les fondements culturels de toutes les études sur la question, adossées par commodité au concept de culture organisée, alors qu’il nous faut digérer nos mondes inégaux, asymétriques, chaotiques. Et faire en sorte que par exemple dans ce nouvel internationalisme que nous avons à fabriquer, la transition du particulier au général demeure un problème, non une transcendance.
Au delà organiserait ainsi une sorte de processus sans totalisation de l’expérience. Un inconvénient en somme. Une faiblesse.
Au delà : notre problème à nous français, par exemple, serait qu’une grande partie de notre histoire récente aurait eu lieu au delà des mers (outremer).
Au delà encore : les grandes narrations nationales n’offrent pas de référence pour fonder des modes d’identification culturelle pour qui construit sa sexualité.
Au delà toujours, des immigrés. L’espace politique à l’intérieur de chaque nation est à la fois une réalité locale et transnationale.
Au delà en bref : impossible de construire une communauté enracinée dans le temps homogène et vide de la modernité et du progrès.—joël jégouzo--.
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