AA+, DETRUIRE L’ETAT POLITIQUE…
16 Janvier 2012 , Rédigé par texte critique Publié dans #Politique
Le verdict est tombé. On l’attendait depuis des semaines. La France perd son triple A. Avec pour conséquence non seulement un poids plus grand d’une dette qui n’est pas la nôtre, mais l’aggravation du déficit démocratique qui caractérise l’abominable entrée dans ce XXIème siècle décidément pourri.
Demain on nous répétera que le marché reste le moyen le plus efficace pour réguler la vie sociale. Un président en exercice viendra nous l’expliquer, appelant au sacrifice, de la Nation en fait, puisque l'idée de décider démocratiquement sous quelles lois nous voulons vivre est devenue déraisonnable. Sarkozy nous resservira la nécessité d’approfondir les réformes comme l’unique moyen de nous en sortir. Il faudra alléger davantage le service public, le privatiser au motif de l'efficacité et des économies à faire.
Demain on nous conseillera de confier la santé, l’éducation, la collecte des impôts, la sécurité à des sociétés privées. On nous demandera de nous délester de ce qu’il reste de l’Administration Publique pour nous offrir un nouvel A.
Demain, nous devrons substituer aux règles de gouvernement public les règles du management privé. Concevoir l'État, ses assemblées représentatives, ses pouvoirs exécutifs, législatifs, comme des établissements soumis au principe d'efficacité des entreprises – et les détacher définitivement du principe de justice qui définissait l’État démocratique…
Il faudra vider les assemblées élues au suffrage universel de leurs substances pour adopter ce nouveau type de gouvernance au sein duquel les techniciens de la Finance, seuls, auront leur mot à dire.
Détruire l’Ordre Public, déconstruire la République. Calquer la gouvernance nationale sur la gouvernance européenne, enfin délestée de la pesanteur du suffrage universel. Abattre l'État politique au profit de l'État technique.
Demain il faudra en finir avec la souveraineté du Peuple. Il faudra soumettre davantage la Constitution aux exigences de cette construction technocratique (voir l’inscription dans la Constitution de la règle d’équilibre budgétaire). Et ne pas sourire de voir des parlementaires fantoches déchirer au coup de sifflet présidentiel le contrat social. De toute façon le peuple est déjà si peu souverain quand la politique se réduit à des dispositions techniques au service du fonctionnement de la machine financière et de la prétendue régulation de l'économie de marché…
Demain nous n’aurons qu’un seul maître : la Finance. Il faut donc parachever le processus de transformation des démocraties en oligarchies et pour cela, ce n’est pas le Mammouth qu’il faut dégraisser, mais les droits politiques fondamentaux des citoyens qu’il faut lessiver, au kärcher sans doute… --joël jégouzo--.
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