Tu n'es pas un poète à grenade, Najwan Darwish
11 Octobre 2023 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #poésie
La présentation de ce poète palestinien par son aîné en poésie, Abdellatif Laâbi, mérite d'être lue, qui insiste sur l'étendue du drame palestinien et observe que la poésie palestinienne des années 60, 70, était remplie d'espoir. Pas celle d'aujourd'hui, qui semble ne devoir scruter qu'«une impasse en guise d'horizon». Les récents événements le confirment, qui voient la répression aveugle de Tsahal s'abattre sur les civils, plus que sur le Hamas...
Poète, Najwan l'est, douloureusement. S'interrogeant sur l'existence ou plutôt, la négation de cette existence palestinienne par les autorités israéliennes. Mais sa poésie n'a plus ce «rugueux» de celle des années 70, qu'observait Abdellatif Laâbi. Elle n'est pas revendicative, elle n'est pas une poésie de colère ou de révolte : « Les crucifiés sont las », elle ne témoigne que de cette tragique lassitude d'un peuple abandonné. Elle est terrible donc, tragique au plus haut point, une dépouille autour de laquelle s'agitent les bavardages immondes des barbares de tout poil. Elle a beau rappeler que les enfants gazaouis naissent sous les bombardements depuis 75 ans, leur drapeau défait, les nations tournent la tête et regardent ailleurs. Si le peuple palestinien n'a pas le droit à l'existence, quel autre peuple pourrait y prétendre ?
Tout autour, le silence de ces consommateurs qui marchent « dans le cortège funèbre du capitalisme palpitant ». Najwan Darwish ne marche pas lui : il n'a aucun pays à rallier. Pas même, écrit-il, comme exilé : « Je n'ai pas de pays pour pouvoir y retourner ». La Palestine ? Les palestiniens savent ce qu'il en est de leur « pays qui se multiplie dans la perte ». Kurdes, Arméniens, Amazighs, Najwan Darwish connaît ces peuples que l'histoire a voulu annihiler. Ils sont là pourtant, toujours, encore, debout pour la plupart, «fantômes» pour nombre d'entre ses frères palestiniens, qui savent de quoi ils retournent de l'être.
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Najwan Darwish, Tu n'est pas un poète à grenade, traduit de l'arabe par Abdellatif Laâbi, Le Castor Astral éditions, coll. Poésie, septembre 2023, 100 pages, 15 euros, ean : 9791027803613.
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