Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La Dimension du sens que nous sommes

Le choix du chômage de Pompidou à Macron, enquête sur la violence économique, Benoît Collombat et Damien Cuvillier

3 Mai 2021 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #Politique

Depuis Pompidou, Mitterrand compris bien évidemment, l’objectif des politiques publiques n’a jamais été le plein emploi. L’emploi n’a jamais été une priorité néolibérale, dont Ken Loach, dans sa préface, rappelle que bien au contraire, le chômage de masse aura toujours été l’objectif politique et économique du néolibéralisme, de Pompidou à Macron.  Politiquement, le choix du chômage de masse s’est inscrit dans la volonté néolibérale, depuis Mitterrand, de provoquer des conflits majeurs que les gouvernements savaient pouvoir gagner, avec la complicité des médias, des grandes centrales syndicales et des socialistes : ces conflits étaient indispensables pour casser les révoltes ouvrières. On se rappellera la bataille cruciale des mineurs en Angleterre, en 1984, une grève d’un an, perdue « grâce » aux leaders syndicaux et aux travaillistes.

Pompidou donc, à la veille de sa mort.  La France compte 400 000 chômeurs.  Un cap vient d’être franchi. Pompidou fait croire que le chômage est sa priorité, cela deviendra l'élément de langage mensonger incontournable de tous les gouvernements en place depuis.  Jusqu’au fameux «on a tout essayé» d’un Mitterrand chargé d’entreprendre la liquidation de la Gauche française…

Le levier du chômage, c'est celui de la précarisation de la société française, au profit de la montée en puissance du pouvoir de la Finance. 1973, Pompidou crée artificiellement les conditions d’une dette éternelle. En 1983, Mitterrand invente le tournant de la rigueur perpétuelle. Désormais la stabilité de la monnaie primera, qui se concrétisera par la paupérisation de millions de français et la production d’un discours cynique, barbare, contre les chômeurs, dans une société qui ne crée pas d’emplois.

Trois ans d’enquête ont permis aux auteurs d’en démonter les rouages et les complicités, de Monet à Raymond Barre, en passant par Delors et Fabius, en passant donc par cette fausse gauche qui n’a cessé de poursuivre le vieux rêve néolibéral sous couvert d’un discours social. Au cœur de leur pensée : Hayek, dont Barre fut le traducteur en France. Hayek devenu le marqueur culturel des «élites» françaises avec sa thèse de l’arriération des peuples, qu’il faut transformer de force, tant ils sont rétifs à tout changement… Sous ce discours, une prétendue science devenue religion : l’économie. Et des techniques de domination dissimulées sous une phraséologie pseudo savante : c’est Delors désindexant les salaires de l’inflation pour libérer la Finance. C’est Mitterrand faisant le choix du franc fort qui va provoquer une hausse sans précédent du chômage. C’est L’Union Européenne structurant le chômage de masse comme  variable d’ajustement face au sacro-saint équilibre financier sur lequel campe aujourd’hui un Lemaire. Leur UE ? Un despotisme de basse intensité qui fait des millions de victimes. Une gouvernance qui échappe à tout contrôle démocratique. L’euro n’est pas une monnaie : c’est une méthode de gouvernement, un outil de domination des peuples.

Il faut lire cet ouvrage, passablement documenté, où les auteurs sont allés jusqu'à faire reparler les acteurs de notre déconfiture pour saisir en pleine clarté l’énormité de ce qui s’est mis en place en France et en Europe depuis Monet. Exit la démocratie, exit la paix sociale : ils ont livré leur guerre qu’ils pensent gagner à présent. Macron n’en fait que parachever l’œuvre de malfaisance avec son dernier projet de Loi pour accentuer la paupérisation des classes populaires et moyennes et vouer les chômeurs à la terreur économique. Nous n’avons plus le choix. Nous ne le savons que trop bien : il n’y a guère d’autre issue que celle d’un conflit violent qu’il faudra gagner, si nous ne voulons pas avoir bientôt tout perdu… En nous rappelant que sans conquête politique, toutes les luttes sont vaines.

Benoît Collombat et Damien Cuvillier, Le choix du chômage, de Pompidou à Macron, enquête sur les racines de la violence économique, préface de Ken Loach, Futuropolis, mars 2021, 26 euros, 288 pages, ean : 9782754825450.

https://www.futuropolis.fr/9782754825450/le-choix-du-chomage.html

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article