Communardes, L'aristocrate fantôme, Lupano et Jean
7 Avril 2021 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #en lisant - en relisant
Londres, avril 1871. Karl Marx attend avec impatience des nouvelles de la Commune de Paris. Son informatrice : une mystérieuse russian lady, présidente de l'Union des femmes. Elle est son oreille. Grâce à son réseau, cette aristocrate russe très engagée dans la lutte a pu mettre la main sur des stocks de tissus et... d'armes. Elle organise la logistique des besoins en vêtements des communards, et compte bien armer les femmes de Paris. Radicale, elle est de celles qui poussent les insurgés à mettre la main sur le pactole de la Banque de France, après avoir découvert que chaque semaine, un émissaire des Versaillais se rendait à Paris en toute quiétude pour y chercher les millions que la banque prête aux ennemis de la Commune : 313 millions de francs de l'époque, au total, seront acheminés jusqu'à Versailles, quand dans le même temps, la Banque n'aura consenti qu'un prêt de 9 millions aux insurgés ! Liza Dimitrieff n'en revient pas et fait acheter du pétrole pour ses pétroleuses. Elle sait que seule la lutte armée permettra aux insurgés de faire basculer l'issue, forcément fatale. Mais son combat, elle le mène aussi sur le front de la lutte des femmes pour l'égalité, pour que les femmes puissent bénéficier enfin des mêmes droits que les hommes, sur les barricades comme au Comité Central. Mais les communards hésitent. Autant à s'emparer du trésor de la Banque de France, qu'à faire entrer les femmes au siège du CC, ou armer massivement la population parisienne. Les sources de Liza sont pourtant claires : A Versailles, la contre-offensive se prépare. Avec l'argent de la Banque de France. 120 000 hommes ont convergé sur Versailles. Liza tente le tout pour le tout, mais Rossel, le délégué à la guerre, contrecarre ses plans et veut l'emprisonner. Le jour de son arrestation, les Versaillais lancent leur offensive. Les parisiennes fondent sur les versaillais, mais il est trop tard déjà. Les massacres commencent. Les communards sont mal préparés, et peu armés : on retrouvera dans Paris 450 000 fusils et 14 000 carabines non distribués... Liza réussira à fuir. Elle rentrera en Russie, accompagnera son mari, déporté en Sibérie, où elle vivra vingt ans encore avant de mourir. Magnifique évocation d'une femme mystérieuse que les communards ont eu tort de ne pas mieux écouter !
Lupano et Jean, Communardes, L'aristocrate fantôme, éditions Vents d'Ouest, sept 2015, réimpression janvier 2021, 56 pages, ean : 9782749307534.
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