Les prédateurs : des milliardaires contre les états, Catherine Le Gall, Denis Robert
12 Avril 2020 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #Politique
Une enquête sur les sociétés Albert Frère et Paul Desmarais. Dans l'un et l'autre cas, des héritiers associés à des banques d'affaires, Le premier est belge. Enfin domicilié en Belgique, car la Belgique, il s'en fiche. Et quant à y être vraiment domicilié, c'est toute la question : seules ses entreprises déficitaires le sont, les bénéficiaires, elles, sont domiciliées ailleurs, loin, là où les impôts ne les atteindront jamais. Dans les paradis fiscaux. Et quant aux déficits des entreprises dudit groupe domiciliées en Belgique, ce déficit est programmé, calculé, arrangé pour qu'elles le restent pour l'éternité : celles domiciliées dans les paradis fiscaux absorbent tous leurs bénéfices. De sorte que les rentes des sociétés Albert Frère se font sur le dos du contribuable belge. Et c'est pareil pour Desmarais : seules les entreprises déficitaires sont domiciliées en France. Et tout cela est légal, voire encouragé par nos législations et la mise au pas des politiques nationales. Remarquez : Frère plume aussi la France. Frère ? C'était l'un des convives du Fouquet's. Son poulain, à l'époque, s'appelait Sarko. Puis Hollande. Puis Macron. Jadot demain ? Il s'en fiche du reste, ce ne sont que des gugus qu'il met en place : seules comptent ses rentes. Il ne prend ainsi jamais aucun risque : tant que les médias seront à la botte du patronat, aucune chance de voir un trouble fête l'emporter sur cette écurie de bras cassés qu'il pouponne. Grâce aux médias. Grâce aux instituts de sondage. Grâce aux grandes institutions liberticides : l'Assemblée Nationale, le Sénat et on en passe. Tout un monde stipendié qui lui assure ses arrières. Les milliardaires ne courent jamais aucun risque. Solidaires pour anéantir la société civile. Restaurer son esclavage. Une solidarité telle que l'on peut s'étonner de voir nos auteurs poursuivre leur essai par le portrait des deux milliardaires mis en cause. A quoi bon ? Les milliardaires sont tous pareils et ne se distinguent en rien les uns des autres. Aucune personnalité : ils sont vides. Regardez Bernard P. Entendez le vide sidéral de ses propos, regardez celui de ses expressions. Ces types ne respirent aucunement l'intelligence, mais la nullité la plus crasse. Pourquoi donc s'attarder sur leur carrière ? Leurs débuts ? A la fin, ce sont toujours les mêmes qui perdent : nous. Tout le reste n'est qu'une fable de magazine people pour nous faire croire que ces gens sont des acteurs de notre vivre ensemble. Et finalement, l'ouvrage se présente comme un gros livre écrit comme un roman qui ne sert à rien. Sinon quand même lever le voile sur les possibilités de manipulation qu'un système politique comme le nôtre offre à des individus qui n'ont aucune envergure en réalité.
Les Prédateurs, des milliardaires contre les états, Catherine Le Gall, Denis Robert, éditions du Cherche Midi, sept. 2018, 300 pages, 21 euros, ean : 9782749155937.
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