Brutalités policières : le massacre des innocents…
2 Avril 2019 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #Politique
Inutile de documenter le sujet, les images sont innombrables qui l’explicitent et seul l’aveuglement coupable des médias et de la Justice impose un doute qui ne peut être. Littéralement, les brutalités policières crèvent les yeux. Nous avons libéré les instincts les plus bas de ses forces armées, moins entraînées à combattre la violence qu’à la pratiquer elles-mêmes désormais. Le problème n’est ainsi pas uniquement celui du non encadrement des opérations de maintien de l’ordre, qui toutes sont devenues l’inscription d’un désordre féroce dans la cité, par le fait même des doctrines répressives qui y sont à l’œuvre. Le problème, c’est que théoriquement, la police ne peut exercer de violence qu’à des fins légales. Or ce que l’on découvre aujourd’hui, c’est que cette même police détient, sur le terrain, le pouvoir de définir elle-même ces fins. Les dangers d’un tel laisser-aller sont évidents, tout comme l’ignominie d’une telle autorité ne fait plus aucun doute : ses pouvoirs se sont étendus des «casseurs» aux braves gens, pris indistinctement pour cible. La violence à l’œuvre est bestiale, confuse, gratuite, arbitraire, désordonnée –pesons chacun de ces termes, qui ensemble révèlent une violence chaotique. Au final, la police française s’est mise à la disposition de fins en rien universelles : elle ne fait que protéger le Droit de l’oligarchie qui prétend en outre la commander et dont l’autorité sur ces mêmes forces de police n’est en rien légitime : tout peuple a le droit de manifester son désaccord avec le régime en place. La violence chaotique de la police française n’est ainsi que l’expression d’une violence conservatrice dont le seul but est de protéger les nantis. Walter Benjamin affirmait qu’en tant de crise politique, la police ne faisait que révéler le moment où l’Etat ne sait plus garantir, à travers l’ordre juridique, que sa volonté de détourner les richesses du pays pour le seul profit d’une poignée de parasites, déstabilisant jusqu’au fondement du Droit. Et c’est la raison pour laquelle nos forces de police, car ce sont les nôtres, ne peuvent plus intervenir que dans des situations juridiques confuses. On l’a vu avec l’affaire Geneviève Legay : une manifestation certes interdite, mais des personnes âgées que l’on ne peut charger brutalement, ainsi que le Droit français le commande. Peu à peu, jour après jour, cette crise que le pays traverse vide l’institution policière de sa substance. Sa violence est sans contours précis, sans limites. Une violence chaotique qui témoigne de la dégénérescence de nos institutions et qui procède du caractère problématique du Droit. En outre, l’impunité et le mensonge qui entourent les brutalités policières témoignent de ce que l’état français préparent les corps armés à soutenir les bases d’un pouvoir qui ne saurait désormais être troublé par une quelconque critique, d’un pouvoir qui saura imposer le silence et ses mensonges à une population enfin asservie.
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