Versailles, le rêve benêt d’un apprenti dictateur…
Notre grand Benêt parade dans la galerie des glaces. Certains le représentent encore vêtu de pourpre. Il gouvernerait comme un Roi. Voire ! Montesquieu, ce grand esprit français dont notre Benêt est à mille lieux intellectuellement, avait longuement réfléchi à ce qui pouvait caractériser chaque forme de gouvernement. Qu’est-ce qui fait agir une communauté ?, interrogeait-il. La vertu dans une République, la peur dans une tyrannie et l’honneur dans une Monarchie. L’honneur, la vertu, la peur, comme sources d’inspiration de toutes les actions publiques, articulant l’ensemble de la vie politique de chacun des systèmes entrevus : la Monarchie, la République, la Tyrannie. Il voyait là un puissant moteur capable d’animer la vie publique. L’honneur pour la Monarchie, avec pour contrepoint la fierté des citoyens. L’honneur... Notre grand Benêt n’en a guère et ce n’est certes pas le grand principe qui articule l’ensemble de la vie politique française : il n’est que de songer aux scandales qui ne cessent de l’alimenter. Elus, chefs d’entreprises, journaleux… Ni moins encore la vertu, le principe par excellence de la vie républicaine. Les mêmes exemples suffisent à le démontrer. Montesquieu en faisait un thermomètre : au fond, quand l’honneur n’est plus sauf, c’est que le régime est arrivé à sa fin. Pareil pour la vertu en République : s’il n’y a en a plus, c’est le signe que le régime agonise. Personne ne croit plus en la vertu en France, sinon son Peuple, pour la brandir contre l’incurie d’un régime qui ne sait plus mettre un terme à ses dérives. Prenez encore Montesquieu, analysant avec la finesse qu’on lui connaît la structure légitime d’un gouvernement qui se voudrait républicain : le Pouvoir doit nécessairement y être divisible selon un mode ternaire pour en assurer la légitimité et la force : le législatif, le judiciaire, l’exécutif. Chaque institution nécessairement autonome. Qu’est-ce que Macron en a fait ? Vidant de son sens l’Assemblée Nationale, ordonnant la tutelle de la Justice pour concentrer entre ses mains inexpérimentées tout le pouvoir disponible ! L’esprit général qui s’exprime dans les Lois françaises, désormais si répressives et mues uniquement par des raisons sécuritaires, c’est la peur. Les Lois françaises fondent l’inégalité, décryptez-les ! Si bien que l’égalité n’est plus une expérience commune en France. Tout le monde sait désormais que chacun n’a pas valeur égale. La répression qui frappe les Gilets Jaunes, à elle seule, en témoigne. L’expérience fondamentale sur laquelle auraient dues être fondées les lois républicaines, celle de l’égalité, celle de la liberté, n’a plus cours et a laissé place à l’expérience de l’injustice et de la peur. Peur de perdre son emploi, peur de s’exprimer, peur de manifester, de perdre une main, un bras, un œil, peur de la répression policière. Nous ne sommes plus dans l’expérience d’un vivre ensemble, nous ne sommes plus les membres d’une même communauté : il y a d’un côté une caste, politico-médiatique, et de l’autre un Peuple qui souffre sous la domination d’un pouvoir de plus en plus arbitraire. Aucune vertu ne descend plus des institutions. Au contraire, ces vertus républicaines accomplissent un chemin inverse, des ronds-points vers la Nation. Il n’y a au sommet de l’état qu’une tentation de destruction comme seule expression de la société française ! Non, Macron n’est pas un Monarque, pas même dans ses rêves : il ne fait qu’apprendre, jour après jour, comment bricoler cette domination illégitime que Montesquieu pointait, lorsque le pouvoir est exercé par une volonté arbitraire au service de l’intérêt de quelques-uns.