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La Dimension du sens que nous sommes

Xénophobie business, Claire Rodier

29 Mai 2018 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #Politique

A quoi servent les contrôles migratoires ?, se demande Claire Rodier. La réponse est sans appel : à faire de l’argent. Beaucoup d’argent. Des milliards d’euros de bénéfice, 450 milliards pour être exact, si l’on y ajoute les activités annexes : la chasse aux migrants, le marché de leur détention, celui des camps de rétention, celui de l’économie sécuritaire, etc. Une constatation sans appel, vérifiée par FRONTEX, l’agence bien connue qui sévit en méditerranée avec la bénédiction de l’UE. L’un des segments économiques les plus moteurs de l’UE. Car selon cette même agence, FRONTEX, les niches commerciales engendrées par l’explosion de la poussée migratoire en 2015, ont fait du marché du migrant l’un des plus remarquables secteurs d’innovations de l’économie européenne. Et de profit. Pour les multinationales s’entend, non les populations. Et toujours si l’on en croit FRONTEX, pour une efficacité nulle. Les franchissements des frontières n’ont jamais baissé. Seul le nombre de morts a augmenté, le nombre de populations terrorisées, ou réduites, réellement, à l’esclavage. Qui a récupéré ces marchés ? EADS, THALES, INDRA, AIRBUS, SIEMENS, etc. Un lobby de la sécurité qui nous vend très cher… du vent ! «Ceux qui ont le plus intérêt à ce que l’Europe soir mal sécurisée sont aussi ceux qui fournissent les équipements de sécurité», dixit Peter Burges, le 19 avril 2015, chercheur à l’Institut de recherche pour la Paix (Oslo). Des milliards donc, prélevés dans nos poches, pour un résultat nécessairement nul : il faut bien que ces multinationales préservent leurs gisements de profit… Tandis que le coût pour les victimes des passages clandestins ne cesse lui aussi d’augmenter sous cette pression économique néolibérale. Car «tout le monde» en profite : dans le sillage des multinationales, des sociétés prolifèrent, telle G4S, 600 000 «employés» dans le monde, qui s’est fait une spécialité de la chasse rémunérée aux migrants, et dont nombre de rapports accablants montrent qu’elle ne s’embarrasse guère de scrupules humanistes à leur égard, les tuant plus souvent qu’à l’occasion, ou bien les retenant en captivité voire les affectant à l’esclavage de travaux forcés dans leurs propres camps. C’est ça et mourir, tandis que les gouvernements de l’UE ferment les yeux sur ces pratiques barbares. Tandis que les médias détournent le regard et nous servent leur rhétorique de la peur du migrant, ces mêmes médias qui sont évidemment entre les mains de magnats qui ont largement investi le filon des flux migratoires…

Xénophobie Business, Claire Rodier, La Découverte, octobre 2012, 192 pages, 16 euros, ean : 9782707174338.

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