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La Dimension du sens que nous sommes

SEJOURS A L'ETRANGER EN COURS D'ETUDES

3 Octobre 2016 , Rédigé par joël jégouzo

SEJOURS A L'ETRANGER EN COURS D'ETUDES

Le Conseil de l’UE ne cesse de prôner le développement des séjours étudiants à l’étranger comme facteur d’une bonne intégration professionnelle. L’étude du Céreq (Centre d’études et de Recherches sur les Qualifications) fait le point sur cette ambition : la mobilité à l’étranger des apprenants constitue-t-elle réellement « un important moyen de renforcer la capacité d’adaptation des personnes » ? L’enquête Génération 2010 évalue donc l’effet de ces séjours en cours de scolarité, du point de vue de leur impact sur l’insertion des jeunes. Elle montre d’abord leur importante diversité, une diversité qui laisse apparaître de grandes inégalités : les séjours les plus performants et les plus longs, les plus coûteux donc, ne concernent presque exclusivement que les jeunes issus d’un milieu social favorisé. Mais pour relativiser aussitôt leur impact sur les trajectoires d’entrée dans la vie active : car si les parcours étudiés bénéficient d’une meilleure insertion, c’est en fait d’abord parce qu’ils sont issus des formations les plus performantes. Les mobilités, dont les plus « compétitives » là encore –celles des grandes écoles de commerce par exemple, ou d’ingénieurs-, sont en fait clairement confisquées par les « élites » étudiantes. Elles ne font que reproduire les inégalités d’un système dont l’horizon demeure borné à celui des origines sociales : seuls 6% des enfants d’ouvriers ont pu en bénéficier. Quant aux effets sur l’insertion professionnelle en France, ils demeurent en fait limités au regard de cette étude. Seuls quelques conséquences significatives, mais de faible ampleur, sont visibles sur le taux de cadres en 2013 ainsi que sur leur niveau de rémunération à cette date. Pour le reste, l’insertion repose toujours, en France, sur les conditions sociales de départ. L’essentiel est donné d’emblée par la classe sociale d’origine, un séjour à l’étranger ne parvient qu’à la marge à rivaliser avec cette condition de départ… En outre, paradoxalement, ces séjours conçus trop souvent en fin de parcours universitaires, limitent les opportunités d’embauche auprès des employeurs français –du moins pour ceux qui ne sortent pas de filières « élitistes ». Les vrais effets importants concernent en fait les séjours lors des parcours professionnels.

Bref du Céreq, n°348, juillet/août 2016. Issn 2116-6110. www.cereq.fr

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