L’Emploi des jeunes issus de l’immigration : double peine !
11 Janvier 2016 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #Politique
La dernière étude publiée sur la question en décembre 2015, celle du Céreq, montre très clairement que les jeunes issus de l’immigration maghrébine se trouvent confrontés à des difficultés beaucoup plus grandes pour accéder à l’emploi que les autres. En outre, parvenus à cet emploi, ils occupent des postes de moins bonne qualité et à qualification égale, se voient moins bien rémunérés que les autres, pâtissant très clairement d’une pénalité liée aux origines de leurs parents, pénalité qui s’aggrave au fil des années… Yaël Brinbaum, du Centre d’études de l’emploi est formelle : une véritable ségrégation est à l’œuvre les concernant. Et avec les jeunes issus de l’immigration subsaharienne et les rroms, ils sont les seuls à connaître pareille situation en France ! Ségrégation résidentielle et scolaire se conjuguent au racisme latent des employeurs pour leur fermer l’accès à l’emploi… Dans la France du XXIème siècle, la discrimination à l’embauche est ainsi bien réelle, qui se traduit par un désavantage qui se maintient après sept années de vie active. Quant à ceux, 40% soit presque 1 sur 2, issus tout à la fois de l’immigration et vivant dans des foyers d’ouvriers, sous-représentés dans les filières d’apprentissage, qui voudraient «s’en sortir» coûte que coûte, la France, leur patrie, ne leur réserve statistiquement que de longues périodes de chômage, des emplois précaires sous-payés et le plus souvent à temps partiel pour seul promesse d’avenir… En somme, seule l’instabilité professionnelle jalonnera, et pour longtemps, leur parcours dans la vie active ! Les diplômés issus de cette immigration, eux, devront se rabattre sur des emplois qui ne sont pas à leur niveau de qualification. Et à diplôme égal, ils n’auront curieusement que peu de chance d’entrer dans la Fonction Publique : majoritairement, ils occuperont des postes en CDI et/ou temps partiel. En termes de rémunération, 32% de ces jeunes perçoivent des salaires inférieurs au SMIC et seuls 15% d’entre eux se verront rémunérés au-dessus du salaire médian. Ils n’auront en outre majoritairement droit à aucune promotion ni augmentation de salaire. Rien d’étonnant alors à ce que les études révèlent une grande frustration sociale et professionnelle, puisque à terme, ils ont plus de risque que tous les autres jeunes français d’occuper toute leur vie un emploi sous-qualifié et sous-payé, la «pénalité maghrébine» à l’œuvre dans notre belle République révélant son visage particulièrement nauséabond…
Les débuts de carrière des jeunes issus de l’immigration : une double pénalité ?, Bref de Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications), n°341, décembre 2015, issn 2116-6110.
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