Silence, Les cahiers du détour
3 Juin 2015 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #poésie
Heureux babillages de l’enfance, où tremble le silence comme la flamme des veilleuses.
De thème en thème, la revue élabore son vagabondage, Obstinément, après Regard, Empreinte, Limite, Premier. Ce cinquième numéro donc, qui invite au Silence. A ses collaborateurs, une seule recommandation a été donnée : se risquer à le rompre, à l’entendre, le donner à voir. L’un travaille sur les coutures de sa mémoire, l’autre les plis de ses mensonges. Où donc commencer à se taire ? Parfois une page, brusquement rongée de blanc, laisse échapper un silence presque musical. Poèmes, textes et images épellent leurs embrasures dans une mise en espace savamment réfléchie. Là où meurt la parole, ne naît pas forcément l’illustration. A d’autres moments, la page presque blanche paraît tomber dans l’affectation de ces silences que l’orateur ménage, pour suspendre à ses lèvres son auditoire. Où donc recommencer à parler ? L’on ne s’effraie pas assez de la banalité du silence, chargé de prétendues vertus secrètes. Loin des faux apaisements, dans cet objet qu’elle ouvre aux déchirures typographiques, la revue étonne cependant de si peu céder à l’emphase. C’est que l’on n’y rompt pas le silence pour des vétilles, bien qu’on sache s’en défaire pour des broutilles. Heureux babillages de l’enfance, dans la confrontation au temps qui passe, vacillant, inquiétant parfois, insupportable aussi, il ouvre ses invraisemblables espaces chevillés, semble-t-il, aux territoires des âges.
Silence, Les cahiers du détour, n°5, éditions Acerma – L’imprimerie, 22 rue du Plateau 75019 – Paris, mai 2000, 60p.
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