Les autodafeurs, T. 3 : Nous sommes tous des Propagateurs !
22 Juin 2015 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #en lisant - en relisant
Le combat, final ? Les Autodafeurs venaient de lancer leur attaque. Nombre de bibliothèques semblaient être parties en fumée. Sur l’île de Redonda, les membres de la Confrérie tramaient une réplique trop vague pour l’emporter. Mais deux nouvelles têtes font leur apparition, qui vont bouleverser le fil de l’histoire : Inès et Rama, le jeune prodige des maths aux douze orteils. Un détail qui n’a pu échapper à Césarine, d’autant qu’elle trouve en lui son alter ego, partageant une même passion pour la logique. Quant à Inès, nous plongerons avec elle dans l’histoire lointaine aux portes de l’Amérique de Christophe Colomb retrouver le Livre que personne ne peut lire…
Les Autodafeurs ont donc lancé leurs attaques partout dans le monde. Plus grave encore : la quasi-totalité des gouvernements et des institutions internationales campent sur les positions liberticides des Autodafeurs. Partout l’on suspend les libertés individuelles, au nom de la lutte contre la menace terroriste… Internet est sous tutelle, la disparition des livres fait peu à peu place à des bibliothèques numériques que les états peuvent surveiller à leur aise… L’avenir est bien noir, sinon brun de nouveau… Et de ce sombre avenir nous parviennent des échos tragiques : en quelques décennies, un nouvel ordre mondial s’est mis en place. Totalitaire. Mais une figure de résistance émerge de cet avenir, celle de Noé tentant depuis son naufrage ultérieur de sauver l’humanité, dont toute la tragédie déboule dans le récit grâce à cette arche qu’il leur tend. Elle raconte les guerres, les quelques décennies qui ont suffi à jeter à bas notre civilisation pour l’enfermer dans la plus effroyable des barbaries. Elle décrit un Protocole, celui de Chronos, dévorant l’humanité hagarde. Du dieu Chronos, le roman épouse la logique cannibale, jouant sans cesse du brouillage du temps : on est avant, on est après, les temporalités se chevauchent, l’espace-temps ne cesse de se plier pour nous arracher à la torpeur d’une lecture trop linéaire. Et dans cette confusion qu’il engendre, l’île de redonda où s’est réfugiée la Confrérie devient une sorte d’axe du monde qu’il serait vain de fuir. C’est là que tout se joue, là qu’il faut compter ses forces, tandis que Césarine commet erreur sur erreur. Il se passe quelque chose. Piégés sur l’île, nos héros doivent affronter leurs fantômes et leurs peurs tandis que le monde assiste à sa mise à mort, que seule une puissance supérieure pourra sauver. Une puissance que Césarine va découvrir, ou bien qu’elle recouvre, qui sait, révélant au passage, enfin, les raisons de son aversion du nombre 22. Une puissance que par-delà les siècles tous ont en partage et nous avec, lecteurs, qui sommes devenus leurs fidèles alliés dans ce combat du livre contre l’économie barbare des logiques totalitaires, nous qui sommes devenus, de fait, les Propagateurs que la Confrérie espérait, cet élan intérieur et personnel de chaque un pour le salut de tous.
Les autodafeurs, T. 3 : Nous sommes tous des Propagateurs, Marine Carteron, éditions du Rouergue, collection DoAdo, mai 2015, 368 pages, 14,90 euros, isbn 13 : 9782812608933.
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Pages
Catégories
- 511 Politique
- 488 en lisant - en relisant
- 293 essais
- 128 poésie
- 77 IDENTITé(S)
- 67 LITTERATURE
- 66 entretiens-portraits
- 53 DE L'IMAGE
- 51 essai
- 36 Amour - Amitié
- 16 théâtre
- 2 danse